22 juin, 2013

Syrie: l’armement de la rébellion en discussion à Doha


. © Faisal al-Tamimi Les principaux pays appuyant l’opposition syrienne examinent samedi à Doha l’octroi aux rebelles d’une aide militaire, cruciale pour arrêter la progression des forces du régime sur le terrain.
A la veille de la réunion des ministres des Affaires étrangères de onze pays du groupe des “Amis de la Syrie”, la principale force rebelle a affirmé à l’AFP avoir récemment reçu de l‘étranger des quantités d’armes “modernes” susceptibles de “changer le cours de la bataille”.
Le porte-parole de l’Armée syrienne libre (ASL), Louaï Moqdad, a précisé qu’il s’agissait d’“armes anti-aériennes et anti-chars ainsi que de munitions”, ajoutant s’attendre à ce que les Amis de la Syrie fassent “une annonce claire et officielle” sur l’armement de la rébellion.
Burhan Ghalioun, figure de l’opposition, a confirmé à l’AFP que l’ASL avait reçu “des armes sophistiquées”, citant notamment “un système de défense anti-aérien”.
“Ce système est de fabrication russe”, a indiqué à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, une autre source au sein de l’opposition qui n’a pas voulu identifier le pays fournisseur ni donner des précisions sur ce système.
La rébellion n’a cessé de réclamer des armes lourdes pour protéger les zones civiles de la puissance de feu du régime, qui tente actuellement de reconquérir des poches rebelles à Damas et Alep (nord), après avoir repris début juin Qousseir, bastion rebelle stratégique.
Jusqu‘à présent, les pays occidentaux étaient très réticents à l’idée de fournir des armes aux rebelles, par crainte qu’elles ne tombent aux mains d’extrémistes, mais l’avancée de l’armée, appuyée par le Hezbollah libanais, les a convaincus de revoir leurs plans.
“L’armement reçu reste en quantité limitée”, a déploré M. Ghalioun, indiquant attendre de la réunion de Doha “un plan pratique et coordonné pour arrêter la contre-attaque du régime”.
“Si on n’arrive pas à bloquer les opérations de l’aviation du régime, nous espérons pouvoir réduire leur efficacité”, a-t-il ajouté, alors que le conflit né d’une révolte lancée en mars 2011 a déjà fait plus de 93.000 morts selon l’ONU.
La réunion, qui doit débuter à 08H00 GMT, rassemblera notamment les chefs de la diplomatie américaine John Kerry, française Laurent Fabius, allemande Guido Westervelle, britannique William Hague, et italienne Emma Bonino.

Conférence internationale de paix
Estimant que la Syrie avait franchi une “ligne rouge” en utilisant des armes chimiques, la Maison Blanche a annoncé la semaine dernière un soutien militaire aux rebelles, sans autre précision.
“Je ne peux pas et ne vais pas commenter les détails de nos programmes liés à l’opposition syrienne”, avait alors déclaré le président américain Barack Obama.
De leur côté, les pays européens ont levé fin mai leur embargo sur les armes mais se sont engagés à surseoir à toute livraison jusqu’au 1er août, pour laisser une chance à une éventuelle conférence internationale de paix.
La réunion de Doha, à laquelle participent aussi la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Turquie et l’Egypte, doit aborder ce projet de conférence, dite Genève 2, après l‘échec du sommet du G8 à s’entendre sur une sortie de crise.
Ceci alors qu’un responsable américain de la défense a annoncé vendredi que le nombre de soldats américains présents en Jordanie, frontalier de la Syrie, avait augmenté de 250 à 1.000 hommes et que selon le Los Angeles Times, la CIA et des forces spéciales américaines entraînent des rebelles syriens en Jordanie et en Turquie depuis des mois, soit bien avant que la Maison Blanche n’annonce son intention d’accroître son aide “militaire” à l’opposition.
Ce sommet a accouché mardi d’un accord a minima sur la Syrie, appelant à l’organisation “dès que possible” d’une conférence de paix, mais laissant en suspens toutes les questions clés pour le règlement du conflit du fait des divergences entre Moscou, soutien indéfectible du régime de Damas, et les Occidentaux.
Moscou, qui a déjà prévenu que cette conférence ne devait pas signifier la “capitulation” du régime, a affirmé que les Occidentaux avaient refusé de s’engager sur une date car ils n‘étaient pas sûrs de pouvoir faire venir l’opposition qui exige le départ de M. Assad comme préalable à toute solution.
Genève 2, proposée par Washington et Moscou, vise à rassembler la communauté internationale autour de représentants de l’opposition et du régime en vue de parvenir à un règlement politique.
euronews propose à ses lecteurs un service de dépêches fourni par l' Agence France-Presse. euronews n'apporte aucun changement à ce contenu.
Copyright 2013 Agence France-Presse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire