05 juin, 2013

Syrie: l’armée remporte une victoire face aux rebelles


Le régime de Bachar al-Assad et son puissant allié, le Hezbollah libanais, ont pris mercredi aux rebelles la ville clé de Qousseir dévastée par deux semaines de combats acharnés, remportant une importante victoire dans la guerre en Syrie.
Paris et Londres ont par ailleurs annoncé avoir des preuves de l’utilisation de gaz sarin en Syrie, le président français François Hollande estimant que ces éléments “obligent la communauté internationale à agir”.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a indiqué avoir demandé à son homologue français Laurent Fabius de partager ses informations sur l’usage éventuel de gaz sarin. Le président Barack Obama avait estimé que l’utilisation d’armes chimiques constituerait une “ligne rouge”, et “toutes les options restent ouvertes”, a averti M. Kerry.
Alors que les violences ont fait plus de 94.000 morts et poussé à la fuite cinq millions de personnes depuis mars 2011, l’ONU, les Etats-Unis et la Russie ont tenu à Genève une réunion préparatoire en vue de la conférence de paix internationale voulue par Washington et Moscou — qui pourrait avoir lieu en juillet.
Qousseir, située dans la province centrale de Homs près de la frontière du Liban, est stratégique car elle relie notamment Damas au littoral et ouvre la voie au régime pour la prise totale de la ville de Homs.
“C’est un revers” pour les rebelles, “mais cela ne veut pas dire que c’est la fin de la guerre”, a affirmé à l’AFP Khattar Abou Diab, professeur de relations internationales à l’université Paris-Sud.
Pour lui, le régime n’aurait pas pu prendre Qousseir sans “la grande coopération” de l’Iran qui parraine le Hezbollah et qui a félicité l’armée et le peuple syriens pour la victoire sur les “terroristes”, terme utilisé pour désigner les rebelles.
La télévision syrienne a montré des images de soldats arborant leurs armes devant des bâtiments éventrés mais “libérés”, comme la mairie et le centre culturel sur lequel ils ont hissé le drapeau syrien.
Pendant plus de deux semaines, les positions rebelles ont été soumises à d’intenses bombardements.
La chaîne a également montré ce qu’elle a présenté comme “les repaires des terroristes où sont stockés des caisses d’armes et de charges explosives, ainsi qu’un lance-missile”.
Ecraser les rebelles
L’armée a “pu nettoyer Qousseir des terroristes”, a affirmé le commandement militaire, en prévenant que “les forces armées n’hésiteront pas à écraser les hommes armés dans chaque recoin du territoire”.
Aucun bilan précis des victimes n’a été donné. La Commission générale de la révolution syrienne, un réseau de militants, a parlé de “centaines” d’insurgés tués, et le Hezbollah a déploré la mort de dizaines de ses combattants. Mais on ignore les pertes de l’armée ou des civils.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), de nombreux civils avaient quitté la ville bien avant le début de l’assaut.
Le chef par intérim de la Coalition de l’opposition syrienne, George Sabra, a tenté de minimiser la prise de Qousseir, affirmant que l’opposition poursuivrait le combat contre le régime “jusqu‘à la libération” du pays.
Les positions jusqu’au-boutistes des protagonistes rendent difficile l’organisation de la conférence de paix internationale.
Les ministres arabes des Affaires étrangères ont invité mercredi les protagonistes à y participer.
Le régime syrien a donné son accord de principe à cette conférence, tandis que l’opposition exige au préalable la démission du président Assad, l’arrêt des combats et le départ de Syrie de combattants de l’Iran et du Hezbollah.
Une nouvelle réunion préparatoire aura lieu à Genève le 25 juin, a déclaré l‘émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi, au terme de la réunion de mercredi.
Pour M. Brahimi, cette conférence pourra se dérouler “espérons-le en juillet”.
L’objectif est d’amener “les parties syriennes, sans conditions préalables, à examiner comment elles pourraient appliquer le communiqué” de Genève, adopté en 2012 par la première conférence internationale, a dit M. Brahimi, admettant que “les parties syriennes ne sont pas prêtes”.
La première conférence de Genève avait mis au point un plan de transition sans se prononcer sur le sort du président Bachar Al-Assad.
La porte-parole du département d’Etat à Washington, Jennifer Psaki, a assuré mercredi que les Etats-Unis, la Russie et l’ONU s‘étaient entendus pour que l’objectif de la conférence de Genève-2 soit de “tenter de former un gouvernement de transition” en Syrie dans lequel “aucun pouvoir exécutif (ne serait) laissé au régime” de Bachar al-Assad.
Enfin, Londres a affirmé avoir des preuves “physiologiques” de l’utilisation du gaz sarin “très probablement” par le régime, appelant les Nations unies à vérifier indépendamment ces soupçons.
Et le président François Hollande a estimé également que la France avait “apporté des éléments de preuve” sur l’utilisation de ce gaz en Syrie “qui obligent la communauté internationale à agir”.
Mais Paris avait exclu auparavant mercredi une décision “unilatérale” sur une éventuelle intervention militaire ciblée pour détruire les stocks d’armes chimiques en Syrie.
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