Un maire des Pyrénées-Atlantiques refuse de marier des couples de même sexe. Il en a informé la préfecture, estimant que la loi sur le mariage pour tous est "illégitime".
Cette décision, suivie par l'ensemble de ses adjoints, a été jugée
illégale par la préfecture. Jean-Michel Colo, maire divers droite depuis
31 ans du village d'Arcangues, a notamment dénoncé le changement de
position du président François Hollande, qui avait laissé une porte
ouverte à une "clause de conscience" pour les élus lors du congrès des
maires de France en novembre 2012, et avait finalement reculé devant le
tollé créé par ses propos chez les militants du "mariage pour tous".
Jean-Michel Colo, 60 ans, a précisé que ses six
adjoints avaient approuvé sa position. Il dit avoir écrit à la
préfecture pour l'informer que sa mairie cesserait "tout acte d'état
civil". Cette mesure est, selon lui, rendue possible par le code des
collectivités locales. Techniquement, il a expliqué que cela ne
constitue ainsi pas un refus d'appliquer la loi, mais une
non-application de l'ensemble des compétences de l'exécutif municipal en
matière d'état civil.
Deux types de sanctions contre le maire
La préfecture, dans un communiqué diffusé
vendredi soir, a rappelé que le "droit au mariage dans la commune du
domicile ou de la résidence de l'un des époux, inchangé depuis 1804, ne
connaît aucune dérogation". Elle souligne aussi que le maire peut
déléguer ce pouvoir à ses adjoints ou à des conseillers municipaux.
Elle souligne enfin que, dans le cas où "aucune
possibilité de célébrer un mariage n'apparaîtrait, comme cela semble
être le cas à Arcangues", deux types de sanctions pourraient être
imposées. En vertu du code pénal, un maire peut être condamné pour
discrimination en cas de dépôt de plainte et risque "jusqu'à cinq ans
d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende", selon la préfecture. Le
maire peut aussi être suspendu en Conseil des ministres, voire faire
l'objet d'une "révocation", a précisé la préfecture.
La décision du maire a été contestée par
l'association locale de défense des intérêts gays et lesbiens, les
Bascos, qui a indiqué vouloir saisir la préfecture. "La loi doit
s'appliquer sur l'ensemble du territoire", a déclaré Benat Gachen,
président des Bascos, dénonçant ce "combat d'arrière-garde", selon lui
"d'autant plus étonnant que dans ce village repose la sépulture de Luis
Mariano", une des égéries de la communauté homosexuelle. L'association a
annoncé qu'elle écrirait aussi aux ministres de l'Intérieur, Manuel
Valls, et de la Justice, Christiane Taubira.
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