28 juin, 2013

Processus de paix: Kerry fait la navette entre Abbas et Netanyahu


. © Jacquelyn Martin Le secrétaire d’Etat américain John Kerry était engagé vendredi dans des navettes intensives entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour tenter d’arracher une amorce de négociations de paix.
M. Kerry rencontrait vendredi M. Abbas à Amman après s‘être entretenu jusque tard dans la nuit à Jérusalem avec M. Netanyahu. “Nous avons eu une longue et bonne rencontre”, a déclaré à ce sujet le chef de la diplomatie américaine au président palestinien.
Après ce “dîner de travail” à huis clos de près de quatre heures, autour d’un repas d’inspiration japonaise, dans une suite d’un grand hôtel de Jérusalem-Ouest, le secrétaire d’Etat est reparti en voiture vers la capitale jordanienne, où il avait consulté la veille le roi Abdallah II.
Ses conseillers n’ont pas exclu d’autres navettes ces deux prochains jours.
Lors des entretiens avec M. Netanyahu, M. Kerry a “réitéré son engagement ferme et déterminé à œuvrer avec toutes les parties en faveur de deux Etats (israélien et palestinien) vivant côte à côte dans la paix et la sécurité”, a simplement indiqué un responsable américain, en évoquant “une conversation productive, approfondie et exhaustive sur l’importance de faire avancer le processus de paix”.
Avant la rencontre, M. Netanyahu avait réaffirmé l’importance pour Israël de la sécurité dans un accord de paix, tout en étant prêt, selon son entourage, à évacuer des colonies en Cisjordanie.
Le secrétaire d’Etat américain a fait de la paix au Proche-Orient, où il effectue son cinquième voyage depuis sa prise de fonctions en février, une de ses priorités, près de trois ans après l’effondrement des dernières négociations israélo-palestiniennes.
Washington juge crucial de réaliser des progrès d’ici septembre, date de la session annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU, où la direction palestinienne pourrait relancer ses démarches, actuellement suspendues, pour adhérer à des organisations internationales, y compris les instances judiciaires susceptibles de poursuivre Israël.
Responsabilité d’un échec américain
La presse israélienne se faisait l‘écho vendredi du pessimisme ambiant.
Le quotidien Maariv prévoyait ainsi, citant une source proche des discussions, que la visite de M. Kerry pourrait déboucher au mieux sur une promesse de rencontre entre le Premier ministre israélien et le président palestinien, tous deux craignant, en cas de refus, d‘être tenus par les Etats-Unis pour responsables d’un échec de leurs efforts.
Le correspondant diplomatique du quotidien Haaretz soulignait quant à lui que les navettes du secrétaire d’Etat Kerry n’ont abouti jusqu‘à présent qu‘à des résultats négligeables. “Sa diplomatie n’a pour le moment mené à rien, excepté de part et d’autre à une flexibilité limitée et destinée à sauver les apparences, à rassurer Kerry et à éviter d‘être accusé de l‘échec d’une reprise des négociations”, écrit-il.
Dans une interview à Maariv, le ministre du Commerce et de l’Industrie Naftali Bennett, qui dirige le Foyer juif, un parti nationaliste religieux fervent partisan de la colonisation, répète qu’il ne fera “pas partie d’un gouvernement qui instaure l’Etat palestinien”.
Mais, en phase avec la majorité de ses compatriotes, il souligne “ne pas voir cela arriver” lors d’éventuelles négociations et rejette tout geste envers les Palestiniens pour favoriser une reprise des pourparlers, estimant que “les Etats-Unis aussi se rendent compte que geler la construction (dans les colonies, NDLR) ne mènera nulle part”.
Selon un sondage publié vendredi par le quotidien pro-gouvernemental Israël Hayom, 56,9% des Israéliens juifs soutiennent une reprise des pourparlers, mais seuls 30,9% considèrent qu’ils permettront de conclure un accord (contre 55,4% de l’avis opposé). En outre, près de 70 % s’opposent à toute “mesure de rétablissement de confiance” avec les Palestiniens, telles que la libération de prisonniers.
Le président Abbas exige pour reprendre les négociations un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d’avant l’occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions.
Le Premier ministre israélien appelle à des négociations sans “conditions préalables”, en référence à ces revendications qu’il récuse, envisageant seulement des “gestes de bonne volonté”, comme la libération de prisonniers palestiniens ou un gel partiel de la colonisation, selon les médias israéliens.
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