JOHANNESBURG (Xinhua) - La prochaine visite du
président américain Barack Obama en Afrique fait partie des efforts de
Washington visant à essayer de "rattraper le retard" des Etats-Unis face
à la forte présence de la Chine en Afrique, a indiqué un expert.
CC by Barack Obama.
Photo extraite du site officiel du président des Etats-Unis.
Le commerce et les investissements sont susceptibles de figurer en haut
de l'ordre du jour lors des discussions entre M. Obama avec des
dirigeants africains, incluant le Président sud-africain Jacob Zuma, a
indiqué Ross Anthony, chercheur au Centre d'études chinoises (CEC) à
l'université de Stellenbosch près du Cap.
"Les Etats-Unis vont continuer à pousser l'Afrique vers des réformes de
démocratie et de droits de l'homme - ils tenteront également de
renforcer la coopération concernant la lutte contre le terrorisme", a
déclaré M. Anthony.
M. Obama se rendra vendredi en Afrique du Sud. Sa tournée africaine,
qui se déroulera du 26 juin au 3 juillet, sera sa seconde visite en
Afrique depuis 2009. En 2012, l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary
Clinton s'est aussi rendue en Afrique pour faire avancer les intérêts
africains de Washington.
M. Anthony a précisé que M. Obama effectuera sa tournée avec plusieurs
centaines d'hommes d'affaires et que l'objectif de cette tournée en
Afrique est de promouvoir les investissements "compte tenu du fait que
les Chinois sont particulièrement en avance sur ce point".
La présence accrue de la Chine en Afrique a donné aux "Africains
l'avantage d'être un peu plus exigeants vis-à-vis de ce que les
Américains peuvent leur proposer", a souligné M. Anthony.
Ce qui est intéressant au sujet de la visite de M. Obama est que la
majorité des reportages parlant de cette visite mentionnent également la
Chine, a noté M. Anthony.
"Si un président américain s'est rendu en visite en Afrique il y a 10
ans, je doute que la Chine ait été mentionné dans le même article",
a-t-il dit.
"Ce changement suggère à quel point les perceptions de l'engagement de la Chine en Afrique ont changé".
"Bien sûr, il y a une différence entre l'engagement réel de la Chine en
Afrique et les perceptions de celui-ci -- mais les perceptions comptent
beaucoup. Ainsi, je suis sûr que l'idée d'égaler, voire de contrer
l'influence de la Chine, est l'une des intentions de la visite", a-t-il
ajouté.
Il a cependant indiqué que Beijing et Washington peuvent coopérer pour
promouvoir le développement de l'Afrique en s'engageant davantage dans
les institutions multilatérales qui cherchent à favoriser le bien-être
des Africains et des pays en voie de développement.
"Ils peuvent s'engager davantage dans les opérations de maintien de la
paix conjointes dans les régions troublées de l'Afrique. La coopération
conjointe pour la lutte contre la piraterie dans la Corne de l'Afrique
est un autre exemple", a-t-il souligné.
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