Oran (© 2013 AFP) - La Libye est désormais un
"centre important de transit" du terrorisme et cela devient "extrêmement
dangereux", a estimé mardi un dirigeant de l'Union africaine en marge
d'une réunion sur le Sahel à Oran en Algérie.
© AFP.
Les lieux d'un attentat à Tripoli le 11 juin 2013
"J’ai beaucoup de rapports selon lesquels la Libye est devenue un
centre important de transit des principaux groupes terroristes d’un pays
vers l’autre", a déclaré le directeur du centre de l'UA de lutte contre
le terrorisme, Francisco Caetano José Madeira, à quelques journalistes.
"Nous avons des informations selon lesquelles certains terroristes
actifs au Mali considèrent la Libye comme un refuge et un lieu de
réorganisation", a-t-il ajouté, jugeant que "cela devient extrêmement
dangereux".
La situation en Libye a suscité nombre d'interventions au deuxième jour
de cette réunion entre experts africains et occidentaux, organisée dans
le cadre du Forum mondial de lutte contre le terrorisme.
"La question de la Libye est dans tous les esprits", a confirmé le
représentant de l'Union européenne pour le Sahel, Michel Reveyrand de
Menthon. "C’est l’une des clés pour espérer stabiliser le bloc
sahélien".
L’UE a proposé un projet de coopération pour le contrôle des frontières
de la Libye, mais selon des sources occidentales, la désorganisation
est telle dans ce pays depuis le renversement du régime de Kadhafi fin
2011 que "pour l'instant, c'est très difficile".
"Difficile à cerner"
"Très peu de pays du Sahel ont les moyens pour vraiment protéger leurs frontières", a souligné le responsable de l'UA.
Un moyen de lutter contre la porosité des frontières et la
désorganisation serait de développer ces zones, selon une piste de
travail envisagée par l'UE.
En attendant, la situation au Mali demeure difficile. Malgré l'accord
politique sur la tenue de l'élection présidentielle le 28 juillet et le
déploiement de l'armée dans le nord, peu d'indices existent sur le
devenir des groupes islamistes qui s'étaient installés dans ce pays.
"On a du mal à savoir exactement ce qu’il s'y passe. La menace est
toujours là mais elle est difficile à cerner", notait un diplomate
occidental.
Certains, comme Abdou Karim Traoré, un haut diplomate burkinabé, jugent
"indispensable" une collaboration avec les puissances occidentales
tandis que M. José Madeira a réclamé des drones. Mais pour identifier
les groupes terroristes, le travail sur le terrain incombe aux forces de
sécurité locales pour "minimiser les dégâts collatéraux", insiste le
représentant de l'UA.
Les deux jours de travaux à huis clos de cette réunion sur le Sahel,
co-présidée par le Canada et l'Algérie, devaient s'achever mardi soir.
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