BEIJING (Xinhua) - Le président américain Barack
Obama, le premier président d'origine africaine de la seule
superpuissance mondiale, est enfin en Afrique. A part une visite éclair
au Ghana en juillet 2009, M. Obama ne s'est jamais rendu en Afrique lors
de son premier mandat. Cette tournée de trois pays comprenant le
Sénégal, l'Afrique du Sud et la Tanzanie offre au leader américain une
occasion d'acquérir des expériences de terrain à la fois sur les
aspirations de développement de l'Afrique que sur les défis redoutables
auxquels est confronté le continent.
Il
est à noter que deux des destinations d'Obama, à savoir l'Afrique du
Sud et la Tanzanie, ont également accueilli le président chinois Xi
Jinping en mars lors de la première tournée du président chinois à
l'étranger après sa prise de fonction.
Certains
observateurs occidentaux ont qualifié la coïncidence de "symbolique",
indiquant que cela témoignait de la rivalité apparente entre les deux
plus grandes économies du monde en compétition pour des opportunités
d'affaires et d'influence politique sur le continent africain.
Cette
mentalité appartient au passé. Elle résulte du point de vue biaisé de
l'Occident sur le rôle joué par la Chine en Afrique. Elle ignore par
ailleurs la vue d'ensemble, selon laquelle Beijing et Washington, au
lieu d'être concurrents, peuvent réellement travailler comme partenaires
dans la promotion du développement de l'Afrique. La dernière décennie a
vu une montée spectaculaire de la présence de la Chine en Afrique. Les
hauts dirigeants de la Chine et de l'Afrique s'échangent régulièrement
des visites. Les grandes entreprises chinoises ont fait de gros
investissements dans des projets industriels et d'infrastructure à
travers le continent. De plus en plus d'hommes d'affaires, de
travailleurs et de touristes chinois apparaissent dans les pays
africains.
L'Occident,
en particulier les Etats-Unis, ont tendance à considérer la Chine comme
un géant de l'industrie vorace seulement intéressé par l'extraction de
ressources naturelles de l'Afrique pour soutenir son propre
développement économique. Ils n'ont jamais saisi l'influence réelle des
investissements massifs de la Chine et de ses efforts d'aide en Afrique.
Par
contre, divers rapports, à la fois publiés par des agences de
développement internationales et des institutions de recherche privées,
justifient depuis longtemps les actions de la Chine. Ils croient que les
efforts de la Chine déployés en Afrique, bien qu'encore insuffisants,
constituent en grande partie une force positive dans la promotion du
développement de l'Afrique. Pour l'Afrique, les visites des hauts
dirigeants des Etats-Unis et de la Chine sur le continent sont une
réelle bénédiction. Washington et Beijing, avec leurs avantages
économiques et priorités politiques distincts, peuvent être partenaires
dans la promotion de la paix et du développement sur le continent le
moins développé du monde.
Quand
M. Obama a déclaré lors de sa dernière visite que l'Afrique se retrouve
souvent "dans une position de simple exportateur de matières premières"
vers la Chine, il est tombé dans le mythe occidental populaire
concernant le rôle de la Chine. Le président américain n'apprécie pas
pleinement l'influence positive de la Chine. Selon des diplomates
internationaux, les deux pays ont déjà déployé des efforts conjoints en
Afrique. La soi-disant rivalité et la concurrence entre la Chine et les
Etats-Unis sont davantage un résultat de malentendus politiques.
La
Chine et les Etats-Unis, deux grands acteurs de la paix et du
développement international, devraient abandonner le jeu à somme nulle
et travailler ensemble pour développer un partenariat avec le continent,
qui bénéficie non seulement au développement de l'Afrique, mais au
commerce et aux opportunités d'investissements pour les deux plus
grandes économies du monde.
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