20 juin, 2013

Inde: vives tensions entre Africains et Indiens dans la région du Pendjab

Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila.
Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila.
Reuters/Tiksa Negeri

Par RFI
Vingt étudiants originaires de la RDC ont été arrêtés dimanche dernier par la police indienne dans la province du Pendjab, au nord-ouest de l'Inde. Ils sont soupçonnés de vol par les autorités. Plus de 10 000 jeunes Africains résident dans ce pays pour se former et trouver un travail. Mais les tensions avec les Indiens restent vives.

Avec notre correspondant à Bombay, Stéphane Farcis
Ils sont plus de 10.000 jeunes Africains à étudier en Inde. Ils sont en majorité attirés par des formations en informatique d’assez bon niveau, relativement bon marché. Et surtout, les visas pour les suivre sont plus faciles à obtenir ici que dans les pays occidentaux.
Environ 500 d’entre eux se trouvent dans cette ville de Jalandhar, au Pendjab, où ont été arrêtés les étudiants dimanche dernier. Selon Christophe Okito, président de l’Association des étudiants africains en Inde, cette région est la plus hostile aux Africains.
« Les habitants du Pendjab, ils veulent dominer tout le monde, déplore-t-il. Malheureusement pour nous, les Africains, ils cherchent à nous provoquer ou à nous tabasser à chaque fois. C’est insupportable ».
L’année dernière déjà, un étudiant burundais avait été tabassé au Pendjab par des Indiens et avait passé neuf mois dans le coma. M. Okito recommande donc fortement aux futurs étudiants africains d’éviter cette région et de préférer New Delhi ou Bangalore qui sont bien plus cosmopolites.
Des représailles contre les Indiens à Kinshasa
La population congolaise a vivement réagi mercredi 19 juin contre l'arrestation de vingt étudiants congolais en Inde. Plusieurs actes de représailles contre des ressortissants indiens à Kinshasa ont été recensés, comme le rapporte le correspondant de RFI.
En arrivant hier, mercredi, sur le lieu où ils exercent leurs activités, les Indiens ont été surpris par la présence des manifestants qui ont usé de la violence pour les empêcher d’accéder à leurs établissements. « Nous sommes arrivés pour travailler et nous avons trouvé une foule nombreuse, des étudiants et des enfants de la rue qui ont commencé à nous jeter des pierres. Deux ou trois personnes – une femme que j’ai vue moi-même – a été atteinte par des pierres. Elle a été blessée à la figure » raconte un Indien.
Un témoin confirme : « Ils ont tabassé les Indiens, et attaqué leurs magasins. Les gens ont couru de ci de là pour tabasser les Indiens ». Devant ce début de représailles, la police s’est vite déployée dans le centre-ville pour empêcher les débordements.

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