02 juin, 2013

Dede Koswara : la triste histoire d’un homme arbre

Pourquoi certaines personnes vivent toute une vie sans rencontrer de problème de santé, tandis que d’autres traverses des expériences difficiles, que même les esprits les plus pervers n’auraient pas imaginées ? Comme cet Indonésien du nom de Dede Koswara. Cet homme se transforme lentement en arbre. Et aucun médicament ne peut l’aider.

Tout a commencé quand Dede était enfant. Il était en bonne santé. C’était un petit garçon gai, un meneur et un compagnon agréable. D’un naturel très curieux et éveillé, Dede pouvait passer des heures à explorer la jungle avec ses amis. Quand il avait 10 ans, il lui est arrivé une fois de tomber d’un arbre et de s’écorcher sérieusement les genoux. Toutefois, aucune importance particulière n’a été accordée à cela. Quel petit garçon n’a jamais eu des bleus ?
Les blessures sont restées ouvertes pendant longtemps, et quand elles ont commencé à cicatriser, à leur place se sont formées des verrues. Au début, il n’y en avait pas beaucoup. Mais au fil des mois, il y en a eu de plus en plus. Elles ont lentement mais sûrement commencé à recouvrir le corps de l’enfant, et Dede ne pouvait rien faire de plus que de regarder ce qui se passait sur son corps. Koswara était issu d’une famille pauvre, et ses parents n’avaient pas assez d’argent pour l’emmener chez le médecin. Et les guérisseurs locaux étaient incapables de soigner cette étrange maladie.
Comme cela arrive souvent, quand tout va bien, on a beaucoup d’amis, mais quand quelque chose arrive, ceux-ci disparaissent. Dede n’avait plus personne sur qui compter. Ces meilleurs amis d’enfance se sont détournés de lui et ont commencé à se moquer, comme tout le village d’ailleurs. Chaque année, l’état de Dede empirait. Des excroissances ressemblant à des arbres ont recouverts complètement ses pieds. Elles ont transformé ses mains en branches. Et son visage a lentement été envahi d’écorce. Se déplacer est devenu pour lui d’une douleur insupportable. Chaque pas causait à Dede d’immenses souffrances. Auparavant, quand les excroissances étaient moins nombreuses, il pouvait se nourrir lui-même en pêchant des poissons, mais avec la progression de la maladie, il n’avait pas d’autre choix que de pratiquement mourir de faim. Et quand un cirque ambulant est passé dans son village, Dede a décidé de s’enfuir avec celui-ci. Une telle attraction que l’exposition de Koswara laissait attendre d’énormes profits. Et tout ce que l’on attendait de lui était de s’asseoir avec un petit panneau indiquant « homme arbre » pour attirer le public.
Beaucoup de temps est passé ainsi, et Koswara a tapé dans l’œil d'une équipe de tournage. Ils ont tourné un reportage sur lui, et le monde entier a appris « la triste histoire d’un homme arbre ». Le président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, a lui-même vu ce documentaire et a personnellement ordonné de soigner Dede Koswara.
Les meilleurs médecins du pays se sont précipités à son secours. Des opérations méticuleuses et très dangereuses ont été réalisées pour couper au laser les excroissances ressemblant à des branches sur le corps de Dede. Au total, cinq kilos d’excroissance ont été coupés. Dede a vu ses mains pour la premières fois depuis plusieurs années, et il s’est mis à espérer retrouver une vie normale. Mais la maladie n’a pas reculé. Après un certain temps, son corps s’est à nouveau transformé rapidement « arbre ».
Sur les causes possibles de l’apparition et de la récidive de la maladie, la dermatologue Nina Tiourina a déclaré à La Voix de la Russie :
« Il s’agit apparemment de la maladie de Lewandowsky-Lutz, c’est-à-dire d’une epidermodysplasia verrucosa. C’est une maladie génétique héréditaire rare. Elle se caractérise par une propagation extrêmement étendue de papillomes sur le corps du malade. Je pense que dans le cas de Dede Koswara la maladie a progressé de façon particulièrement rapide en raison d’une immunité insuffisante. Malheureusement, à l’heure actuelle, la maladie de Lewandowsky-Lutz est incurable. »
Dede ne peut donc rien faire de plus que de retirer chaque année les excroissances qui apparaissent. Bien sûr, il est difficile d’appeler cela une vie, mais Koswara n’abandonne pas et continue à croire, qu’un jour, sa maladie guérira.


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