OUAGADOUGOU (Xinhua) - L'opposition politique
burkinabé regroupée au sein du chef de file de l'opposition envisage
d’organiser le 29 juin 2013 une marche de protestation sur toute
l'étendue du territoire national, afin de dire son opposition à la
création du Sénat, indique un communiqué de presse rendu public vendredi
à Ouagadougou.
CC by Sputniktilt.
Monument aux martyrs, Ouagadougou, Burkina Faso
Selon le communiqué de presse issu de la 2e rencontre mensuelle des
partis de l'opposition, cette journée de protestation sera l'occasion
pour les Burkinabé, non seulement de redire leur refus du Sénat, mais
aussi d’exprimer leur ras-le-bol face aux différents maux qui minent la
société et qui sont entretenus par la politique du pouvoir en place.
Il s'agit du coût de la vie, de la corruption galopante, de l'impunité
généralisée, de l'insécurité, du chômage des jeunes, des mauvaises
conditions de vie, de travail et d'études, de l'abandon de la jeunesse
estudiantine, des velléités de modification de l'article 37 de la
constitution, relatif à la limitation du mandat du chef de l'Etat.
Devant se dérouler aussi bien à Ouagadougou que dans toutes les autres
communes du pays, cette journée de protestation sera ponctuée par des
actions de rassemblement des militants et citoyens dans un lieu public, à
une heure choisie en fonction des réalités locales.
Cette journée, qui sera organisée par des collectifs locaux dirigés par
des responsables et des élus locaux, sera également accompagnée d’une
marche en direction des préfectures ou des hauts commissariats pour la
remise de lettres de protestation aux représentants du pouvoir central
(préfets et Hauts Commissaires) et des meetings.
A Ouagadougou, le rassemblement, qui commencera dans la matinée à la
Place de la Nation, sera suivi d'une marche en direction du Premier
ministère.
Pour donner un éclat particulier à cette journée de protestation de
l'opposition, les responsables des partis politiques de l'opposition
appellent tous les Burkinabé à sortir nombreux pour faire entendre leur
voix, et obtenir du pouvoir de la 4ème République un examen sérieux de
leurs doléances.
Le communiqué de presse tient à rappeler que cette journée de
protestation n'a aucun lien avec les examens scolaires qui ont lieu dans
la même période, et ne constitue en rien une tentative pour les
perturber ou les prendre en otage.
A l’inverse, cette protestation nationale s'inscrit en droite ligne du
souci de l'opposition politique, de préparer un autre avenir pour la
jeunesse, que la politique du pouvoir de la 4ème république condamne à
la misère, au manque de locaux, à la mauvaise formation et au chômage.
En dépit de l'adoption de la loi sur le sénat par l'Assemblée
nationale, le communiqué de presse précise que les partis de
l'opposition ont décidé de poursuivre avec détermination la lutte qu'ils
ont engagée avec pour objectif d'empêcher la mise en place de ce Sénat
par la mobilisation de l'opinion nationale.
D'ores et déjà, les partis de l'opposition ont adopté une déclaration
commune qui indique, une fois de plus, qu'ils ne participeront pas à la
mise en place du Sénat et appelle tous les Burkinabé à se mobiliser pour
empêcher la mise en place du Sénat.
Les responsables des partis de l'opposition ont convenu d'appeler les
maires, les conseillers municipaux et régionaux de l'opposition à
boycotter les élections des sénateurs en refusant de prendre part au
vote.
Ils ont invité les militants et tous les citoyens soucieux du meilleur
devenir du peuple burkinabé à s'organiser autour des leaders et élus de
l'opposition de leurs localités pour répondre aux mots d'ordre de
mobilisation et de lutte qui seront lancés dans le cadre du Chef de file
de l'opposition.
Tout en étant satisfaits du niveau de mobilisation observé au cours de
la journée de protestation contre le Sénat du 21 mai 2013, les
responsables des partis d'opposition estiment que cette mobilisation
doit encore monter de plusieurs crans, afin de faire pression sur le
gouvernement.
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