24 juin, 2013

Brésil: Dilma Rousseff va rencontrer les leaders des manifestants


. © Alberto Pizzoli Sous la pression des manifestations au Brésil, la présidente Dilma Rousseff va rencontrer lundi les leaders des manifestants puis les gouverneurs et maires des capitales régionales pour décider d’une série de mesures destinées à améliorer les services publics et lutter contre la corruption.
La présidence a confirmé à l’AFP une réunion à 13h30 locale (16H30 GMT) avec les dirigeants du Mouvement “Passe livre” (ticket gratuit, ndlr), à l’origine de la fronde qui secoue le pays émergent d’Amérique latine depuis quinze jours, et à 16h00 (19h00 GMT) avec les maires et gouverneurs.
Dans une allocution radiotélévisée à la nation vendredi soir, au lendemain des manifestations historiques qui ont rassemblé 1,2 million de personnes et ont souvent été émaillées de violences et d’actes de vandalisme, la présidente s’est dite “à l‘écoute de la rue” et a promis un “grand pacte pour améliorer les services publics” ainsi qu’une lutte plus efficace contre la corruption. Elle a ajouté qu’elle serait “intransigeante” avec le vandalisme.
Gouverneurs et maires du plus grand parti d’opposition, le Parti de la sociale- démocratie (PSDB) ont répondu à l’appel mais, ils devaient se réunir entre eux pour élaborer un programme commun avant de rencontrer la chef de l’État, selon le quotidien de Rio, lundi.
“Je veux aller à la réunion de la présidente Dilma pour signer un pacte entre l’Union, les États fédérés et les municipalités pour une action commune en faveur des Brésiliens”, a écrit sur son compte twitter le gouverneur du Goias, Marconi Perillo.
Le mouvement a commencé il y a quinze jours pour exiger la suspension d’une hausse des tickets d’autobus. Mais les revendications se multiplient et la lutte contre la corruption se renforce.
Manifestations à date fixe ou spontanées
De nouvelles manifestations sont prévues ce lundi à Rio de Janeiro, où les manifestants se sont donné rendez-vous devant l‘église de la Candelaria au centre-ville. Le mouvement “Passe livre” annonce sur son site de “grandes actions” ces prochains jours dans la périphérie de São Paulo, la capitale économique du pays.
Sur les réseaux sociaux, les internautes de tout le pays discutent de la façon de mener le mouvement, et doivent décider si les manifestations seront spontanées ou organisées à des dates fixes.
Dimanche, des manifestations pacifiques et moins massives que la veille ont eu lieu dans une vingtaine de villes sur des thèmes divers.
A Rio de Janeiro, 4.000 personnes, selon la police, ont manifesté sur la célèbre plage de Copacabana pour dénoncer un projet de réforme constitutionnelle (PEC 37) prévoyant de retirer le pouvoir d’enquêter aux parquets, ce qui contribuerait, selon eux, à favoriser l’impunité des politiques corrompus.
Un sondage Ibope diffusé dimanche soir à la chaîne de télévision TV Globo a montré que les transports et la politique sont les principales motivations de 46% des manifestants, des jeunes en majorité, qui n‘étaient jamais descendus dans la rue auparavant.
Pour 57% des personnes interrogées, la police a agi de façon violente et 94% estiment que leurs revendications seront satisfaites par le gouvernement.
La plupart des contestataires expriment leur indignation face aux sommes colossales – 11 milliards d’euros- dépensées pour l’organisation du Mondial de football, alors que les transports, les secteurs de la santé et de l‘éducation laissent à désirer.
Mais dans leur ensemble, 67% des Brésiliens sont d’accord, totalement ou en partie, pour accueillir cette compétion qu’ils sont la seule nation à avoir remportée cinq fois, selon le sondage de l’institut Ibope.
Les analystes politiques brésiliens sont partagés sur l’avenir du mouvement de protestation animé sur les réseaux sociaux par des jeunes de la classe moyenne qui se méfient des partis politiques, des syndicats et des médias traditionnels.
“Cette opposition apolitique va finir par se canaliser dans un parti” pour la présidentielle de 2014, a estimé l’analyste Murilo Aragao lors d’un débat sur la chaine de télévision Globo News.
“Le mouvement va se poursuivre et sa durée va dépendre de la façon dont va y répondre la classe politique”, a déclaré le professeur de philosophie de l’université de Rio, Luis Felipe Pondé.
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