30 mai, 2013

ran: Washington lève des sanctions pour enrayer la censure en facilitant l’accès à internet


Les Etats-Unis ont allégé jeudi leurs sanctions contre l’Iran en autorisant l’exportation vers le pays d‘équipements téléphoniques et de logiciels facilitant l’accès à internet, afin de contrer la censure dans le pays à deux semaines de la présidentielle du 14 juin.
Agissant de concert avec le département d’Etat, le Trésor américain a annoncé qu’une série d’appareils de faible technologie et dépourvus de visées militaires pourraient désormais être vendus à des particuliers iraniens, en dépit des sanctions contre le régime de Téhéran liées à son programme nucléaire.
“Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition (...) pour aider le peuple iranien à exercer ses droits fondamentaux”, a commenté le sous-secrétaire au Trésor chargé de la lutte contre le terrorisme, David Cohen, cité dans un communiqué.
Les entreprises américaines pourront désormais exporter vers l’Iran des téléphones portables, dont des smartphones, des cartes SIM, des téléphones satellitaires, des modems d’accès à internet ou des logiciels antivirus, selon la liste publiée par le bureau chargé des sanctions internationales au Trésor (OFAC).
L’exportation de logiciels de services de messageries instantanées (MSN...) et de discussions sur internet (chat…) est également autorisée, selon cette liste.
C’est la troisième mesure de ce type prise par l’administration américaine concernant l’Iran. En 2010, elle avait autorisé l’exportation de logiciels gratuits utilisés pour les courriels, du blogging, du chat et de l’accès à des réseaux sociaux avant d‘émettre, en 2012, une “licence” pour des logiciels d’applications dans ces mêmes secteurs.
“Aujourd’hui, nous prenons véritablement une mesure significative en autorisant ces exportations”, a estimé un haut responsable de l’administration américaine sous couvert de l’anonymat.
Communiquer avec le monde extérieur
Cette annonce intervient alors qu’approche l‘élection présidentielle iranienne, prévue le 14 juin, et dont deux des principaux candidats ont été exclus.
Après le dernier scrutin présidentiel de juin 2009 qui avait vu la réélection de l’ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad, des manifestations massives —la “révolution verte”— avaient essaimé dans le pays, portées notamment par l’utilisation à grande échelle par les manifestants des réseaux sociaux Facebook et Twitter et relayées sur le site de vidéo YouTube.
Interrogé sur la concomitance entre l’annonce américaine et l‘élection en Iran, le haut responsable de l’administration a simplement souligné que “le calendrier de cette mesure était dicté par la répression continue en Iran”.
Cet allègement de sanctions va “permettre à des citoyens américains de fournir au peuple iranien des équipements de communication plus sûrs et plus sophistiqués afin de communiquer entre eux et avec le monde extérieur”, assure le Trésor dans son communiqué.
L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a salué une décision “intelligente” tout en formulant une mise en garde.
“Il faudra rester vigilants et nous assurer que cela n’ouvre pas la porte aux entreprises américaines pour qu’elles vendent des logiciels de filtrage à l’Iran”, a déclaré à l’AFP Delphine Halgand, la directrice de RSF pour les Etats-Unis.
Le Trésor a par ailleurs annoncé jeudi qu’il ajoutait à sa liste noire un comité rattaché au ministère de la Justice iranien et chargé d’améliorer le “filtrage” des contenus sur Internet.
Les Etats-Unis, qui n’ont plus de relations diplomatiques avec l’Iran depuis la Révolution islamique de 1979, critiquent très régulièrement Téhéran sur les droits de l’homme et la liberté d’expression, et reprochent aux autorités de limiter les accès à l’internet et aux réseaux sociaux.
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