14 mai, 2013

Qoussair la rebelle inexorablement encerclée par l’armée syrienne


Maisons en feu, tunnels désertés, mitrailleuses lourdes abandonnées à la hâte: les rebelles ont fui lundi à l’aube le village de Dumaïna al-Gharbiya face à l’avancée inexorable de l’armée syrienne qui poursuit son encerclement de Qoussair.
“Nous avons attaqué vers 09H00 (06H00 GMT) simultanément ce village ainsi qu’al-Haydariya et Ich al-Warwar, qui étaient aux mains des hommes armés, et après trois heures de combats l’affaire était réglée”, affirme un lieutenant-colonel qui a mené les opérations.
Dans cette localité à 7 km au nord de Qoussair, les soldats pénètrent dans chaque pavillon. Les demeures sont vides et donnent le sentiment que les habitants ont fui depuis longtemps, car il ne reste aucun objet personnel dans celles où a pu pénétrer l‘équipe de l’AFP, seul média étranger sur les lieux.
Quelques matelas sur le sol, un peu de nourriture, des tongs en plastique noires, qui semblent avoir appartenu aux rebelles. Dans une maison, un sweat-shirt noir avec imprimé en lettres blanches le nom d’un groupe islamiste, Kataëb Ahl al-Athr.
Au milieu du village, l‘école Abou Alaa al-Maari est ravagée et il ne reste ni banc, ni tableau, ni dessin sur les murs. Le patronyme du poète syrien du 11 ème siècle qui a donné son nom à l‘école a été effacé, car son oeuvre est exécrée par les islamistes qui ont d’ailleurs décapité sa statue en février dans la province d’Idleb.
Trois chars sont postés à l’entrée de Dumaïna al-Gharbiya, et seuls les buissons de roses qui ornent la majorité des maisons atténuent l’atmosphère sinistre du lieu.
Il ne reste à l’armée qu‘à s’emparer de trois autres localités, notamment l’aéroport militaire d’al-Dabaa, conquis il y a un mois par les rebelles, pour terminer l’encerclement de Qoussair par le nord.
Les trois villages pris lundi sont “stratégiques car ils sont situés sur une route logistique pour les rebelles reliant Qoussair à la vieille ville de Homs toujours aux mains des rebelles”, assure le lieutenant-colonel.
“En les contrôlant, nous empêchons désormais toute communication entre eux et surtout tout approvisionnement”, explique-t-il.
En fait, Qoussair, qui résiste depuis un an, est sur le point d‘être encerclée: “Nous avons quasiment achevé notre travail au nord, d’autres bataillons sont arrivés par l’ouest, et le sud et l’est sont déjà entre nos mains. La ville est prise en étau”, explique un officier supérieur qui ne veut pas donner son nom, pour des raisons de sécurité.
Cette place forte des rebelles, stratégiquement située sur la route entre Damas et le littoral, est le théâtre depuis des semaines de combats féroces entre la rébellion et l’armée, qui a reçu le soutien du Hezbollah chiite libanais sur ce front.
La semaine passée, des militant avaient indiqué que la ville était encerclée sur trois côtés par les forces du régime et que 25.000 habitants s’y trouvaient toujours.
Dans le village voisin d’al-Hadriya, les murs sont recouverts d’inscriptions à la gloire de Kataëb al-Farouq, une brigade de l’Armée syrienne libre (ASL) très présente dans la région de Homs, au centre de la Syrie.
Dans cette localité mixte sunnite et alaouite, un milicien pro-régime est allé visiter sa maison qu’il a abandonnée il y a huit mois. “Une nuit , il y a huit mois, les rebelles ont attaqué le village et j’ai du fuir. Aujourd’hui, je suis de retour et j’ai vu que ma maison avait été pillée”, raconte ce jeune de 26 ans.
“Je vais revenir m’installer, et quand j’ai parlé au téléphone avec mes anciens voisins pour leur annoncer que la localité était entre les mains de l’armée, ils ont promis de revenir aussi”, assure-t-il.
Mais le lieutenant-colonel le rappelle à l’ordre: “Nous ne nous arrêtons pas, nous ne plaisantons pas et nous continuons notre travail”, lui lance l’officier.

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