29 mai, 2013

France: effervescence pour la célébration du premier mariage homosexuel


L’effervescence régnait mercredi à Montpellier (sud) où doit être célébré en fin d’après-midi le premier mariage d’un couple homosexuel en France, un mois après le vote de la loi qui a donné lieu à un mouvement d’opposition de grande ampleur et continue de diviser le pays.
Plus de 500 invités, ainsi que les représentants de 115 médias du monde entier, dont la Chine et l’Ukraine, assisteront au mariage de Vincent Autin, 40 ans, et de Bruno Boileau, 30 ans, un évènement qui concrétise une réforme de société portée par la gauche au pouvoir malgré le rejet d’une bonne partie de la droite et de l’Eglise catholique.
La ministre du droit des femmes et porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, sera présente “à titre privé” à l‘échange du consentement des deux hommes, qui aura lieu vers 15H30 GMT dans la plus grande salle de la mairie.
D’importants contingents de policiers et de gendarmes veilleront à la sécurité de la cérémonie, trois jours après une manifestation d’opposants qui a jeté dimanche de 150.000 à un million de personnes dans les rues de Paris (selon les estimations divergentes de la police et des organisateurs) et s’est terminée par de violents incidents avec les forces de l’ordre provoqués par des groupuscules d’extrême droite.
La loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels, promesse de campagne du président socialiste, a été votée par le Parlement le 23 avril et promulguée le 18 mai par François Hollande après sa validation par le Conseil constitutionnel. Le décret d’application a été publié mardi au Journal officiel.
“On est le 14e pays à reconnaître le mariage homosexuel”, a souligné à l’AFP la maire socialiste de Montpellier Hélène Mandroux, qui présidera la cérémonie, surprise que celle-ci fasse “autant de buzz”.
“Si les journalistes viennent aussi nombreux, c’est peut-être parce qu’ils ont été surpris par la réaction des anti. Ils ont été étonnés que dans le pays des droits de l’Homme il puisse y avoir de la violence. J’espère qu’ils retiendront de ce mariage que la France a avancé sur le plan sociétal”, a-t-elle ajouté.
Mme Mandroux a prévu de faire un discours sur le thème de la tolérance, avec “des références à Voltaire”, alors que “pendant des semaines, on a assisté à un phénomène d’intolérance”.
Les opposants à cette réforme soutenue par la majorité des Français ont multiplié les manifestations depuis novembre 2012. Au fil du temps, les discours de la frange la plus déterminée se sont radicalisés, avec des appels à la démission de François Hollande, le rejet du jeu démocratique et des dérapages homophobes.
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a souhaité mercredi “incriminer davantage par la loi le discours et les actes homophobes”.
Mais le succès de la manifestation de dimanche a montré que le mouvement entendait s’inscrire dans la durée pour réclamer l’abrogation du texte, une manière de faire pression sur la droite dans la perspective des futures échéances électorales.
“On ne lâchera rien, jamais, jamais, jamais”, a lancé dimanche l’une des porte-parole du mouvement d’opposition, Ludovine de La Rochère, qui fut il y a quelques années responsable à la communication de l‘épiscopat français.
A l’approche de ce premier mariage, le gouvernement et les socialistes ont cherché à calmer le jeu.
La ministre de la Famille Dominique Bertinotti, dont la présence avait été annoncée par la mairie de Montpellier, ne viendra finalement pas assister à cette cérémonie “plus que symbolique” mais qui relève de “l’intime”, a-t-elle souligné, en prédisant la rapide “banalisation” des mariages homosexuels.
Ce premier mariage homosexuel “est un moment important dans notre société”, a déclaré Manuel Valls. “Un peu de joie, un peu de fête, un peu de bonheur ! Ca fait du bien aussi”.
Mais, a estimé mardi le dirigeant centriste François Bayrou, le conflit autour de cette réforme illustre la “menace d‘éclatement” pesant sur la société française.
Ségolène Royal, qui fut la candidate socialiste à la présidentielle en 2007, a aussi estimé samedi qu’il aurait fallu accorder l‘égalité des droits aux couples homosexuels mais sans parler de mariage. “Cela n’aurait pas conduit à des confrontations comme cela”, a-t-elle dit.
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