29 novembre, 2012

La Palestine devient Etat observateur à l'ONU


Des Palestiniens manifestent leur joie à Ramallah après le vote de l'Assemblée générale de l'ONU qui leur reconnait le statut d'Etat observateur, le 29 novembre 2012.
Des Palestiniens manifestent leur joie à Ramallah après le vote de l'Assemblée générale de l'ONU qui leur reconnait le statut d'Etat observateur, le 29 novembre 2012. (Photo Marko Djurica. Reuters)

article+vidéo Comme prévu, 138 pays ont voté pour, neuf contre, et 41 ne se sont pas prononcés.

La foule rassemblée à Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne, a acclamé jeudi soir le vote historique à l’ONU sur l’accession de la Palestine au rang d’Etat observateur, avec des tirs en l’air et des scènes de liesse populaire, a constaté l’AFP.
«Allah Akbar (Dieu est le plus grand)», ont chanté des milliers de Palestiniens réunis au coeur de Ramallah, alors que la Palestine est devenue jeudi Etat observateur aux Nations unies. Le vote de cette résolution, qui fait de «l’entité» palestinienne un «Etat observateur non membre», a été acquis à une majorité confortable mais pas écrasante de 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.
Hillary Clinton à Ramallah le 21 novembre 2012.Cette nouvelle stature internationale, qui donne aux Palestiniens accès à des agences de l’ONU et des traités internationaux, constitue une victoire diplomatique majeure. Mais elle expose l’Autorité palestinienne à des représailles financières américaines et israéliennes. Hillary Clinton (photo Reuters) a immédiatement qualifié ce vote de «contre-productif».
«La résolution malheureuse et contre-productive d’aujourd’hui met encore plus d’obstacles sur le chemin vers la paix, et c’est pour cela que les Etats-Unis ont voté contre», a également déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU Susan Rice.
Le président palestinien Mahmoud Abbas avait invité jeudi à 20h GMT l’Assemblée générale de l’ONU à signer «l'acte de naissance» d’un Etat palestinien en lui octroyant le statut d’Etat observateur à l’ONU. «L’Assemblée générale est invitée aujourd’hui à produire un acte de naissance de l’Etat de Palestine dans sa réalité», a-t-il lancé aux 193 pays membres avant le vote.

La «dernière chance de sauver la solution à deux Etats»

Il a affirmé que ce vote constituait la «dernière chance de sauver la solution à deux Etats» (Israël et un Etat palestinien) et a promis de «tenter de ranimer les négociations» de paix avec Israël, au point mort depuis plus de deux ans.
Il a rappelé au passage que ce jour marquait le 65ème anniversaire du vote par l’ONU d’une résolution en 1947 sur le partage de la Palestine mandataire entre un Etat juif et un Etat arabe, ce qui «est devenu l’acte de naissance d’Israël». «65 ans plus tard jour pour jour (..) l’Assemblée générale est confrontée à un devoir moral (..), à un devoir historique qu’elle doit remplir sans délai» dans le but de «préserver les chances de paix», a-t-il lancé.

«Nous ne sommes pas venus ici pour compliquer le processus de paix (..) mais pour tenter un dernier effort sérieux pour faire la paix», a-t-il promis. «Nous ne cherchons pas à mettre un terme à ce qui reste du processus de négociations, qui a perdu son objectif et sa crédibilité, mais à tenter de ranimer ces négociations et à préparer un terrain solide (..) pour leur réussite», a-t-il ajouté.

«Notre peuple ne renoncera pas à ses droits inaliénables»

«Cependant, par-dessus tout, j’affirme que notre peuple ne renoncera pas à ses droits nationaux inaliénables, définis par les résolutions de l’ONU», a-t-il souligné. «Nous n’accepterons rien de moins qu’un Etat de Palestine indépendant avec Jerusalem-est comme capitale, sur tout le territoire palestinien occupé en 1967, vivant en paix et en sécurité aux cotés de l’Etat d’Israël».
Pour Mahmoud Abbas, «la communauté internationale a devant elle la dernière chance de sauver la solution à deux Etats». «Le temps presse, la patience s'épuise et l’espoir s’amenuise», a-t-il averti.
Il a également fait plusieurs références dans son discours à «la récente agression israélienne» contre Gaza, qui a pris fin il y a une semaine, affirmant que l’armée israélienne s'était comportée «de manière barbare et horrible». «Le moment est venu pour le monde de dire clairement : assez d’agression, d’implantations et d’occupation», a-t-il déclaré.

Une résolution inacceptable pour Israël

De son côté, l’ambassadeur israélien Ron Prosor a affirmé que cette résolution «ne fait pas avancer la paix, elle la fait reculer». Il a qualifié la résolution de «déséquilibrée», car ne tenant pas compte selon lui des impératifs de sécurité de l’Etat hébreu. Il a affirmé qu’elle «ne changera pas la situation sur le terrain», notamment parce que l’Autorité palestinienne «ne contrôle pas Gaza».
Ce texte, qui fait de la Palestine un Etat observateur non membre de l’ONU, «ne donnera pas un statut d’Etat à l’Autorité palestinienne», a-t-il affirmé. Pour Israël, a-t-il souligné, la résolution «ne fournit pas des termes de référence acceptables» pour une éventuelle reprise des négociations de paix, qui sont au point mort depuis deux ans.
Ces négociations directes «constituent la seule manière de parvenir à la paix par un accord mis au point par les parties concernées, et non par l’intermédiaire de l’ONU», a réaffirmé Ron Prosor.

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