BRUXELLES (Xinhua) - Le révérend Jean-Paul Moka,
co-médiateur avec l'ancien président ghanéen John Kufuor pour la crise
en RD Congo, a appelé lundi le président Joseph Kabila à "mandater,
formellement et conformément à la Constitution, une équipe pour
organiser une table ronde" face à la détérioration de l'insécurité dans
les provinces orientales des Kivu, frontalières avec le Rwanda.
Il a souligné la nécessité d'une telle table ronde pour "consolider la
volonté de la grande majorité des Congolais de vivre à nouveau une
cohésion nationale, face aux agressions récidivistes de l'Est du pays".
"Seule une approche médiane, en dehors des camps politiques radicalisés
et jusqu'auboutistes, peut encore offrir une occasion de répondre à
cette situation critique, pour la survie de notre démocratie naissante
et notre intégrité territoriale", a estimé le révérend Moka, en exil en
Belgique depuis 2003 et candidat du Mouvement bleu congolais à la
présidentielle de novembre dernier.
Pour lui, "la mobilisation internationale réussie de la co-médiation
internationale pour une résolution de la crise post-électorale ainsi que
la réussite de la marche de l'espérance lancée par la CENCO (Conférence
épiscopale nationale du Congo) offrent des gages de garantie pour
réunir tout le monde autour d'une même table".
Cette invitation fait suite au rejet vendredi dernier par 40 présidents
de partis politiques à l'invitation du Premier ministre Matato Ponyo
aux débats sur les questions de la guerre dans les Kivu. L'opposition
congolaise a déclaré que les questions de la guerre et de l'intégrité du
territoire national "dépassent à ce stade la compétence" de M. Ponyo.
"Il revient donc au commandant suprême des forces armées et président
de la République d'apprécier cette proposition non partisane, pour
conjurer le grand complot contre le pays de nos ancêtres", a affirmé le
révérend Moka dans un communiqué.
Les Kivu sont en proie aux attaques du Mouvement du 23 mars (M23)
depuis le mois de mai dernier. Les rebelles Tutsis sous commandement de
Laurent Nkunda réclament la mise en application de l'accord de paix du
23 mars 2009 signé entre le gouvernement et leur administration, le
Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Cet accord prévoyait
l'intégration des combattants rebelles dans l'armée et dans la police
ainsi que l'attribution des fonctions aux cadres civils de la rébellion.
La rébellion de Laurent Nkunda remonte à 2004.
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