08 août, 2012

L'Allemagne ne peut être leader de l'Europe à cause de son histoire (Helmut Schmidt)

L'Allemagne n'est pas en mesure d'exercer un leadership en Europe en raison de son histoire et cela n'est pas près de changer, a estimé mardi soir l'ancien chancelier allemand, Helmut Schmidt, lors d'une émission télévisée.
"Auschwitz et le meurtre de six millions de Juifs tout comme la Guerre mondiale de Hitler sont des événements qui sont ancrés dans l'inconscient des peuples européens, si bien qu'un rôle de leader de l'Allemagne en Europe est exclu, et ce sera le cas encore pendant longtemps", a déclaré M. Schmidt, 93 ans, une des figures politiques les plus respectées dans son pays.
S'exprimant lors d'un talk-show de la télévision publique, il a également critiqué la gestion de la crise de l'euro et le manque de vision des responsables politiques européens actuels.
La crise "ne serait pas si grave s'il y avait au moins un (responsable) en Europe ayant une vue d'ensemble sur les quelques deux douzaines de problèmes qui se posent. Mais nous n'avons malheureusement pas cette personnalité politique en ce moment", a estimé l'ancier chancelier social-démocrate qui a dirigé l'Allemagne de 1974 à 1982.
Selon lui, la réforme des marchés financiers promises depuis des années n'a jamais été mise en oeuvre car l'Europe "n'a pas l'énergie pour changer vraiment les choses".
Il a également critiqué la chancelière Angela Merkel qui "n'est pas une Européenne née" contrairement à son ministre des Finances Wolfgang Schäuble, selon lui. "Elle a un sens tactique certain mais la vue d'ensemble c'est une autre chose", a-t-il commenté, alors que Mme Merkel a subi des critiques parfois violentes ces derniers mois dans la presse européenne.
Il s'est par ailleurs dit favorable à l'idée de mutualiser une partie de la dette européenne, conformément à la position des sociaux-démocrates allemands, et a estimé qu'accepter la Grèce dans l'euro avait été une erreur। "C'était une erreur d'accepter la Grèce, mais on l'a fait et on doit maintenant en assumer les conséquences", a-t-il dit.

http://www.lesechos.fr

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