Notre Observateur Frédéric Gnoumou est professeur de droit
et d'économie dans un lycée de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du
Burkina Faso. C'est pour illustrer un cours sur l'explosion
démographique en Afrique qu'il s'est rendu à l'école primaire Colma,
dans le quartier du même nom, pour prendre en photo cette classe de
CP1.
Sur et sous les bancs, ils sont 265 élèves de 6 ans à s'entasser
dans la salle. C'est en tout cas le nombre d'élèves officiellement
inscrits au début de l'année scolaire au CP1 de Colma, car faire l'appel
en début de journée est devenu une opération compliquée.
La classe de CP1 de l'école primaire Colma, à Bobo Dioulasso. Il y a 6 classes dans cette école, du CP1 au CM2.
Le site de l'Unicef a même publié un témoignage
sur cette école primaire. Le texte rapporte que le nombre d'élèves y a
explosé en 2003 quand les migrants burkinabés de Côte d'Ivoire sont
rentrés dans leur pays d'origine pour fuir la guerre. Beaucoup se sont
alors installés à Bobo-Dioulasso, ville proche de la Côte d'Ivoire.
"L'enfant est comme à l'abattoir"
Dans ces conditions, les enseignants ne sont pas capables de noter
les absences et les abandons. Aucun suivi n'est possible. Dans la classe
de CM2 de cette école, même si c'est déjà beaucoup, on "ne compte plus
que" 170 élèves. Parce que ça rapporte plus d'aller faire des petits
boulots pour gagner quelques sous que d'être à l'école comme à
l'abattoir...
Un des gros problèmes, c'est que les directeurs d'école continuent
d'accepter les inscriptions, en échange de bakchich des parents, alors
que les classes sont déjà en sureffectif. Les parents aussi sont
démissionnaires : s'ils dénonçaient les conditions d'études de leurs
enfants (comme partager un compas ou un manuel à plusieurs ou être assis
par terre pendant 8 heures d'affilées), peut-être que l'Etat aurait
plus de pression pour revoir sa politique en matière d'éducation et
d'enseignement.
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