17 avril, 2012

Birmanie: l'UE va alléger ses sanctions et Ashton se rend sur place

STRASBOURG - L'Union européenne va alléger ses sanctions contre les autorités birmanes à la lumière des récentes évolutions démocratiques dans ce pays, a indiqué sa chef de la diplomatie Catherine Ashton, qui compte se rendre sur place la semaine prochaine.

En janvier, nous avons suspendu l'interdiction de visas pour les membres du gouvernement. A la fin de ce mois, nous ferons davantage, a dit Mme Ashton devant le Parlement européen à Strasbourg.

Des décisions en ce sens seront prises lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères des 27, prévue lundi à Luxembourg, a-t-elle ajouté, sans préciser toutefois la nature des allégements qui pourraient être décidés.

A cette occasion, l'UE devrait autoriser les investissements et les importations de plusieurs produits sensibles en suspendant les sanctions existantes en ce sens, tout en maintenant l'embargo sur les armes contre le pays, selon des diplomates. On se dirige vers une suspension, a indiqué à l'AFP une source diplomatique à l'issue d'une réunion sur le sujet d'ambassadeurs des pays de l'UE à Bruxelles.

Mme Ashton a aussi annoncé qu'elle se rendrait elle-même en Birmanie la semaine prochaine. Son déplacement interviendra du 28 au 30 avril, a précisé à l'AFP une source diplomatique. Elle y rencontrera le président birman, les membres du gouvernement et la chef de file de l'opposition Aung San Suu Kyi.

J'espère que ce à quoi nous assistons est une opportunité pour ce pays d'aller de l'avant, a-t-elle commenté. Nous allons à présent entrer dans une phase de collaboration active avec le Myanmar, pour aider au processus de réformes et contribuer au développement économique, politique et social.

Le nouvel assouplissement des sanctions européennes contre le régime birman était attendu, après l'appel à suspendre les sanctions, lancé vendredi à Rangoun conjointement par le Premier ministre britannique David Cameron et la chef de file de l'opposition Aung San Suu Kyi.

Depuis un an, le régime dit civil n'a cessé de surprendre: il a libéré de nombreux prisonniers politiques, ouvert des négociations avec les groupes ethniques rebelles puis organisé les élections partielles du 1er avril.

La Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi y a remporté 43 sièges sur les 44 qu'elle briguait, devenant la première force d'opposition du pays avec quelque 10% des députés.

Le processus a été unanimement salué par la communauté internationale.

Les Etats-Unis ont ainsi annoncé mardi la levée de sanctions interdisant l'exportation en Birmanie de certains services financiers, et ont autorisé ainsi ceux à visée humanitaire, démocratique, éducative, sociale et sanitaire, sportive ou religieuse.


(©AFP /

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