27 mars, 2012

Syrie : y aurait-il des enfants dans les rangs des insurgés?

Les insurgés syriens compteraient des enfants dans leurs rangs, a déclaré lundi Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale de l'ONU chargée du sort des enfants dans les conflits armés.

« Selon certaines allégations, il y aurait des enfants dans l'Armée syrienne libre [ASL] », a-t-elle dit à New York. « Nous n'avons pas été en mesure de vérifier la véracité de ces allégations », a-t-elle toutefois précisé.

La semaine dernière, le groupe de défense des droits de la personne Human Rights Watch (HRW) a accusé des groupes de l'opposition syrienne d'avoir enlevé, torturé et exécuté des partisans du président Al-Assad et des membres des forces de sécurité.

Le Parlement syrien demande le report des législatives
Le Parlement syrien (archives) © AFP/LOUAI BESHARA

Par ailleurs, le Parlement syrien a demandé lundi au président Bachar Al-Assad de reporter les élections législatives prévues le 7 mai « à une date ultérieure », a rapporté l'agence officielle Sana.

Les députés syriens soutiennent que cela permettrait « de consolider l'application des réformes globales », d'attendre les « décisions issues du dialogue national global » et de « permettre aux partis [...] de s'acquitter de leur rôle national en vue [de la tenue] d'élections démocratiques conformément à la nouvelle Constitution ».

Le président Assad a annoncé la tenue de législatives il y a deux semaines. Le régime avait promis à la fin 2011 d'organiser des législatives « libres et transparentes », qui seraient les troisièmes depuis l'accession au pouvoir de Bachar al-Assad en 2000.

Ces élections législatives seraient les troisièmes depuis que Bachar Al-Assad a pris le pouvoir, en 2000. Le dernier scrutin, en 2007, avait consacré sans surprise la victoire du Front national progressiste, une coalition de partis dirigée par le parti Baas au pouvoir.

L'opposition au président Assad a déjà assimilé ses élections à une « farce », étant donné les troubles qui secouent le pays depuis maintenant plus d'un an. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), pas moins de 9100 personnes ont perdu la vie dans ce mouvement d'insurrection.

Nouvelles fermetures d'ambassades

La Turquie a temporairement fermé son ambassade en Syrie et a rappelé son ambassadeur, en invoquant une dégradation de la sécurité dans le pays.

La Norvège a également annoncé peu après qu'elle ferme aussi son ambassade, en raison de l'aggravation des conditions de sécurité en Syrie. Un diplomate norvégien sera cependant attaché à l'ambassade du Danemark et restera dans la capitale syrienne « afin de maintenir le contact avec les acteurs politiques et de suivre l'évolution de la situation dans le pays ».

Les deux pays suivent ainsi l'exemple des États-Unis, du Canada, de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie, de l'Espagne, des Pays-Bas et des six monarchies arabes du Golfe.

La Turquie doit accueillir dimanche à Istanbul une réunion des « amis de la Syrie », un groupe réunissant la majeure partie des pays arabes et occidentaux, afin de presser le régime syrien de mettre fin à la répression.

Le Qatar, qui assure la présidence tournante de la Ligue arabe, a d'ailleurs demandé aux différents groupes d'opposants au régime du président Bachar Al-Assad de se rencontrer au préalable.

Le Conseil national syrien, qui réunit différents courants de l'opposition, a invité d'autres formations et personnalités hostiles au régime à des discussions qui se tiendront lundi et mardi à Istanbul.

La division des différents groupes d'opposition complique depuis plusieurs semaines le travail des pays arabes et occidentaux, qui veulent mettre un terme au bain de sang en Syrie.
Quelque 16 000 Syriens ont trouvé refuge en Turquie depuis le début du conflit. © PC/AP/Burhan Ozbilici

La Turquie, qui partage une frontière de 911 kilomètres avec la Syrie, héberge plus de 16 000 réfugiés syriens ainsi que des combattants de l'Armée syrienne libre (ASL), qui sont en fait des déserteurs de l'armée régulière.

Avant le début de la contestation contre le régime, Ankara était un allié de Damas. Des entreprises turques avaient en poche des contrats de plusieurs milliards de dollars pour construire des infrastructures en Syrie.

Pilonnages, perquisitions et arrestations

Sur le terrain, les forces de sécurité syriennes continuent de pilonner plusieurs quartiers de la ville de Homs, dont Khaldiyé, Bab Sbaa, Bad Houd, Ouarché, Safsafa, Bab Dreib et Hamidiyé, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Le groupe, basé à Londres, soutient que cinq civils ont été blessés grièvement à Ouarché.

« Le pilonnage est très violent, et les explosions secouent la ville », ont indiqué les Comités locaux de coordination (CLC), qui organisent la mobilisation sur le terrain.

Selon l'OSDH, la ville de Qalaat al-Madiq, dans la province de Hama, est aussi pilonnée par l'armée.

Le groupe rapporte aussi que des campagnes de perquisitions et d'arrestation ont été menées dans les régions d'Idleb, de Deraa et Deir Ezzor, trois foyers de contestation contre le régime.

Des manifestations ont aussi eu lieu dans la nuit de dimanche à Damas et Alep et leurs régions, en soutien aux déserteurs qui ont rejoint les rangs de l'Armée syrie

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