09 janvier, 2012

Injures sur Facebook: La cour d'appel de Douai juge abusif un licenciement

La cour d'appel de Douai (Nord) a jugé mi-décembre abusif le licenciement d'un salarié qui avait tenu sur sa page privée du réseau social Facebook des propos diffamatoires ou injurieux à l'encontre de son employeur, dans un arrêt dont l'AFP a eu connaissance ce lundi. En août 2009, Romain Dupré, animateur à la radio Contact FM, située à Tourcoing (Nord), s'était vu délivrer une promesse d'embauche pour un contrat à durée déterminée pour la saison 2009-2010, à la suite d'un premier contrat de ce type, selon son avocat Me Jacques Djian.

Sur le "mur" de sa page Facebook privée -l'animateur ayant par ailleurs une page publique à destinations de ses fans- Romain Dupré avait qualifié sa direction de "belles balletringues anti-professionnelles" après avoir appris qu'un autre salarié n'était pas reconduit. L'employeur, qui avait eu connaissance de ces propos, avait retiré sa promesse d'embauche de l'animateur, qui avait saisi les prud'hommes de Tourcoing.

17.160 euros de dommages et intérêts

En première instance, Romain Dupré avait été débouté, le conseil de prud'hommes ayant estimé que "la rétractation (...) de cette promesse d'embauche est justifiée du fait des injures et menaces proférées à l'encontre de sa direction par M. Romain Dupré, sur le réseau Facebook", rappelle la cour d'appel de Douai dans sa décision.

Le 16 décembre dernier, la cour a estimé dans son arrêt que "des propos diffamatoires ou injurieux tenus par un salarié à l'encontre de l'employeur ne constituant pas un événement irrésistible ou insurmontable faisant obstacle à la poursuite du contrat, cette rupture ne procède pas non plus d'un cas de force majeure".

"Faute pour l'employeur d'avoir allégué un des motifs de résiliation prévus à l'article L. 1243-1 du Code du travail (selon lequel un CDD ne peut être rompu (...) qu'en cas de faute grave ou de force majeure, NDLR), il convient de dire que la rupture du contrat est abusive", a estimé la cour, qui a condamné l'employeur à verser 17.160 euros de dommages et intérêts.

© 2012 AFP

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