14 juillet, 2011

Coopération : vers un renforcement l’axe Ouagadougou-Dakar

Les 7 et 8 juillet 2011 s'est tenue à Dakar, au Sénégal, la 3e Commission Mixte de coopération Burkina/Sénégal. Les participants ont évalué le chemin parcouru par les deux parties. C'est en substance le contenu du présent article parvenu à notre rédaction.

"Après Ouagadougou en 2002, c’est Dakar la capitale sénégalaise qui a accueilli, les 7 et 8 juillet 2011, la troisième session de la Grande Commission Mixte de Coopération entre le Burkina Faso et la République du Sénégal. Les travaux ont été co-présidés par les Ministres en charge des Affaires Etrangères des deux pays, leurs Excellences Monsieur Djibrill Bassolé et Maître Madické Niang.
Le temps qui s’est écoulé entre la tenue de la 2ème et de la 3ème session de cette Commission Mixte de coopération n’est pas synonyme d’un vide dans les relations d’amitié et de coopération entre les deux pays. Au contraire, les deux parties communiquent permanemment et entretiennent des consultations régulières au plus haut niveau sur divers sujets d’intérêt commun.
Les relations entre le Burkina Faso et le Sénégal sont excellentes et les travaux de la 3ème session de la Commission Mixte ont permis d’évaluer, dans un cadre plus formel, le chemin parcouru à ce jour par les deux parties et de faire des propositions pour améliorer ou approfondir ce qui doit l’être. Outre la coopération politique, le Burkina Faso et le Sénégal entretiennent des relations dans les domaines tels que le commerce, l’enseignement, la défense, la sécurité, l’agriculture et les ressources halieutiques, l’élevage, la santé, l’environnement, l’énergie, les transports, les infrastructures, l’habitat et l’urbanisme, l’administration territoriale et la décentralisation, les arts et la culture, le tourisme, la jeunesse et l’emploi, les sports et loisirs, la justice, la promotion des droits humains.
Pour le Chef de la diplomatie burkinabè, il est, aujourd’hui, impératif pour les pays africains de chercher ensemble les solutions aux défis chez eux, de valoriser tout ce qui les rapproche afin d’avancer ensemble. Pour son homologue sénégalais, le Burkina Faso et le Sénégal mènent avec succès des expériences dans certains domaines comme la bataille pour l’autosuffisance alimentaire qu’il convient d’intensifier et de soutenir pour le bien-être des populations. Sur le plan politique, il ajoutera que les deux pays représentent chacun une voix qui compte dans le dispositif des relations internationales. D’où leur volonté de faire de l’axe Ouaga-Dakar un axe politiquement fort.
Les deux ministres ont également exprimé leur attachement à l’intégration régionale et au renforcement des capacités de la sous région ouest africaine. Pour le Ministre Bassolé, la matière existe ; il reste à harmoniser les instruments pour son exploitation efficiente. Membres de l’UEMOA et de la CEDEAO, le Burkina Faso et le Sénégal sont donc disposés à mettre le fruit de leur coopération au profit de l’ensemble des pays de la sous région en vue de l’atteinte de leurs objectifs communs.

Un avenir radieux
Le Burkina Faso et le Sénégal ont traversé des moments difficiles ces derniers temps. L’objectif affiché par les deux chefs de délégation au cours des travaux a été de travailler à la satisfaction des besoins prioritaires des peuples burkinabè et sénégalais. L’avenir des relations entre le Burkina Faso et le Sénégal doit être radieux, dira le Ministre d’Etat Madické Niang. D’où la nécessité pour cette 3ème Commission Mixte d’aboutir à des conclusions pertinentes.
Au cours donc des travaux, les deux parties ont évalué la mise en œuvre des conclusions de la 2ème session tenue en 2002 à Ouagadougou, avant d’élaborer des projets pour les prochaines années. Notons qu’en 2005, le comité de suivi des conclusions de la 2ème session s’est réuni à Ouagadougou pour une évaluation de la coopération entre les deux pays. Au cours de cette 3ème session de la Commission Mixte, les deux parties ont noté, entre autres, sur le plan commercial la signature, le 31 mars 2007 à Dakar, de la Convention et de l’Accord sur la mise à disposition d’espace pour l’entreposage de marchandises burkinabè au Port de Dakar, la signature et l’enregistrement en novembre 2008 du cahier des charges portant autorisation de la Chambre de Commerce du Burkina Faso pour la construction et l’exploitation d’entrepôts sur un terrain de 4555 m2, l’organisation de missions commerciales en vue de formaliser le courant d’affaires entre le Burkina, le Sénégal et le Mali à travers la dynamisation du corridor Bobo-Bamako-Dakar. Les parties se sont engagées à finaliser, dans les meilleurs délais, le projet d’Accord de siège relatif à l’établissement de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina Faso en République du Sénégal.
Sur le plan de l’agriculture et des ressources halieutiques, la partie sénégalaise s’est félicitée des échanges avec la Société des Fibres et Textiles du Burkina Faso (SOFITEX). Le Burkina Faso a marqué sa disponibilité à partager son expérience en matière de construction de barrage, ainsi que dans la culture et la transformation du karité et du sésame. Les deux parties ont aussi convenu de renforcer leurs échanges dans la lutte contre la mouche blanche, la protection des végétaux, l’aménagement des périmètres irrigués, la diversification des filières (maïs, manioc, mil, sorgho...).
Dans le domaine de l’élevage, la coopération s’étendra dans la lutte contre les épizooties, l’exportation de bétail-viande, de produits laitiers et dérivés, l’aviculture, la gestion des ressources pastorales, la recherche vétérinaire et la nutrition animale.
En matière de transport, Burkinabè et Sénégalais échangeront leurs expériences dans le domaine de la sécurité routière, du transport urbain, de la gestion des gares routières privées. Depuis décembre 2008, les deux parties ont signé un accord de coopération en matière de validité et de conversion des permis de conduire. Le Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC) envisage l’ouverture d’une Représentation au Port de Dakar.
La coopération entre les deux pays en matière d’administration territoriale et de décentralisation porte sur la promotion de la mise en œuvre de partenariats de coopération décentralisée entre collectivités sénégalaises et burkinabè, sous l’angle de la coopération « sud-sud », et l’accompagnement du Conseil des collectivités territoriales (CCT), nouvel organe au sein de la Commission de l’UEMOA.
Selon l’Ambassadeur du Burkina Faso au Sénégal SEM Hippolyte Ouédraogo, plus de cinq cents étudiants Burkinabè vivent au Sénégal. La coopération entre les deux pays en matière d’enseignement, de la formation, des sciences et de la technique va grandissante. Un projet de Mémorandum d’envoi d’étudiants est en étude. Une excellente collaboration existe entre le Département d’Histoire et Archéologie de l’Université de Ouagadougou et l’Institut Fondamental d’Afrique Noire Cheikh Diop de Dakar.
Les Ministères en charge de la défense entretiennent d’excellentes relations, notamment dans le domaine de la formation. Depuis 2005, un protocole de jumelage existe entre le Prytanée Militaire du Kadiogo (PMK) et le Prytanée Militaire Charles N’Tchorere de Saint Louis.
Sur le plan sécuritaire, la coopération est entretenue à travers l’organisation internationale de Police criminelle (OIPC/INTERPOOL), notamment dans l’échange d’informations permettant de mieux lutter contre le phénomène de la criminalité transnationale organisée.
Sur la question de l’intégration régionale, les deux parties se sont engagées à renforcer les échanges d’expériences entre structures chargées de l’intégration, à organiser des activités communautaires sur la problématique de l’intégration.
La délégation burkinabè à réitéré son invitation à la partie sénégalaise à participer aux « Journées des Communautés » organisées chaque année depuis plus d’une décennie. Elle a exprimé sa gratitude au peuple et au gouvernement sénégalais pour l’hospitalité dont bénéficie la communauté burkinabè au Sénégal.
Plusieurs autres secteurs tels la santé, la culture, la promotion de la femme, les droits humains, la jeunesse et l’emploi, les arts, la culture, le tourisme, l’habitat et l’urbanisme, l’énergie, les mines, la géologie, l’environnement, ont été passés en revue par les deux parties au cours de cette session.
Au terme des travaux, quatre Accords ont été signés par les deux parties. Il s’agit :
-d’un Accord de coopération entre les deux gouvernements dans le domaine de l’urbanisme ;
-d’un Accord de coopération dans le domaine de la pisciculture ;
-d’un Protocole d’accord de coopération dans le domaine de l’action sociale et de la solidarité nationale ;
-d’un Programme de coopération en matière de Sports et de Loisir ;
Les deux parties ont convenu de tenir la réunion du comité de suivi en 2012, et la 4ème session de la Commission Mixte en 2013 à Ouagadougou.
Au cours de son séjour, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale, SEM Djibrill Bassolé a été reçu en audience par le Président de la République S E Maître Abdoulaye Wade, à qui il a transmis un message de SEM Blaise Compaoré, Président du Faso. Le Chef de la diplomatie Burkinabè a également effectué une visite sur le site du Monument de la Renaissance inauguré le 3 avril 2010 à la veille du cinquantenaire de l’indépendance du Sénégal célébré en présence de 22 Chefs d’Etat africains."
Source: Direction de la Communication et presse ministérielle des Affaires étrangères et de la Coopération régionale

A la Une de la presse : un « bataillon dégommé » au Burkina Faso...

La presse burkinabé s’intéresse à ces radiations collectives au sein de « la Grande Muette ». Le gouvernement a en effet décidé de radier plus de 500 militaires impliqués dans les mutineries qui ont secoué le pays ces derniers mois. « Selon certaines sources, il serait plutôt question de «résiliation» de contrat, note L'Observateur . Mais qu’importe (...), [le résultat est le même] pour le journal burkinabé: la troupe a été amputée, à la hache, de plus d’un demi-millier de son effectif ». « L'heure des sanctions à sonné », peut-on lire sur la plateforme d’information Fasozine, toujours au Burkina.

Mais cette décision peut paraitre « à double tranchant »: « La question qui vient à l’esprit est de savoir si on ne les envoie pas grossir les rangs des rebelles qui écument la sous-région ouest-africaine ou encore ceux des grands-bandits qui menacent la libre circulation des biens et des personnes dans nos villes et campagnes ».

Des craintes partagées par L'Observateur : « Mine de rien, c’est (...) tout un bataillon qui vient d’être dégommé. (...) C'est la première fois que l’on assiste à une telle sanction collective dont on ignore les conséquences ».

Mali : Modibo Sidibé, futur président ?

Au Mali, à 10 mois du scrutin présidentiel, on parle beaucoup d'un nouveau candidat dans la presse. Sa candidature s'est faite attendre mais maintenant elle « n'est plus un secret de polichinelle », affirme Le Progrès . Il s’agit de la candidature de l'ancien Premier ministre Modibo Sidibé. « C'est [pour cela qu'] (...) il a rendu son tablier à peu près un an avant les élections », note le journal malien, suivant ainsi les prescriptions du président Amadou Toumani Touré.

Ce dernier souhaitait que les candidats de 2012 ne fasse pas partie du gouvernement. Le Progrès s'interroge d'ailleurs sur les rapports entre les deux hommes - la rumeur dit qu'ils ne s'entendent pas. Pas de déclaration officielle sur la question, explique le journal, car « le Président (...) se doit d’observer la plus stricte neutralité » à l'approche du scrutin. Et c'est peut-être cette neutralité, qui est considérée, à tort, pour du mépris.

En tout cas, « aux yeux d’un bon nombre de Maliens, Modibo Sidibé est (...) celui qui incarne le mieux le profil du futur Président », écrit Le Coq Cocorico. On prône son calme, son respect de ses collaborateurs, son goût du travail bien fait... Il serait, selon eux, « la personne la plus apte à pouvoir poursuivre les actions de développement du Président ATT ». « Il pourrait [donc] bénéficier- en plus des clubs et associations déjà acquis à sa cause - du soutien de plusieurs formations politiques qui n’auront pas de candidat à présenter ».

Et notamment de celui du parti majoritaire, l'ADEMA. Pour Le Prétoire , « une fronde généralisée est dirigée contre le candidat le plus en vue de cette formation, Dioncounda Traoré. [Elle] est en passe de réussir à l'écarter ». Le journal pense qu'en coulisses, « se trame une stratégie permettant à Modibo Sidibé de succéder à ATT ».

Algérie : « Un pourrissement dans l’air »

La poursuite de la grève à Air Algérie, suscite des commentaires de plus en plus incisifs dans la presse algérienne. « Ils sont [toujours] plus d'un millier de passagers immobilisés [à l'aéroport d'Orly-sud] », écrit El Moudjahid. Le personnel navigant de la compagnie algérienne entre dans son 4ème jour de grève pour une revalorisation des salaires à hauteur de 100%. « Pas les moyens », leur a rétorqué le PDG d'Air Algérie, qui ne propose que 20%.

Et devant l'impasse, « la direction a commencé à opérer des licenciements parmi les meneurs du mouvement de grève ». Il s'agirait de 23 personnes selon Le Soir d'Algérie, qui fait réagir l'un des délégués du personnel. «On veut nous couper la tête, dit-il. On estime que plus d’une centaine d’autres personnes seront sanctionnées. Cette liste a été établie par l’ancien directeur du personnel navigant commercial parti à la retraite». Bref, il y a un « pourrissement dans l'air », avance Le Quotidien d'Oran . « Veuillez attacher vos ceintures, conclut Liberté-Algérie, la grève risque de durer ».

Accusations tout azimut

Face à l’enlisement, la presse algérienne tente de trouve les fautifs et accuse tout azimut. Elle accuse d'abord les deux principaux acteurs du conflit: « La crise couvait depuis plusieurs semaines », elle était « prévisible », selon Le Matin. « Aucune partie ne semble aujourd'hui comme hier se soucier un tantinet du sort des centaines de passagers laissés à leur sort ».

Pas même les autorités algériennes, également sur le banc des accusés pour ne pas avoir réagi pour l’instant. Pour l'éditorialiste d'El Watan , cette crise est « une gifle »: elle prouve que « le peuple algérien est seul, orphelin de dirigeants compétents, de dirigeants qui le respectent, qui s'inquiètent de son sort et de sa dignité ». « Dans le règne de Bouteflika, poursuit l'éditorialiste, on ne change pas une équipe qui perd ».

Autre son de cloche pour Liberté-Algérie , qui donne à son éditorial le titre : « Sabotage !». « La tournure que prend cette grève (...) commence à sentir la manipulation ». Le journal se demande pourquoi cette grève a été déclenchée sans préavis, juste à l'arrivée d'un nouveau PDG censé « donner une stabilité à une compagnie qui n'en avait plus ». Beaucoup rêveraient de voir s'effondrer Air Algérie, avance le journal, pour partager les parts du marché du ciel algérien.