14 juillet, 2011

A la Une de la presse : un « bataillon dégommé » au Burkina Faso...

La presse burkinabé s’intéresse à ces radiations collectives au sein de « la Grande Muette ». Le gouvernement a en effet décidé de radier plus de 500 militaires impliqués dans les mutineries qui ont secoué le pays ces derniers mois. « Selon certaines sources, il serait plutôt question de «résiliation» de contrat, note L'Observateur . Mais qu’importe (...), [le résultat est le même] pour le journal burkinabé: la troupe a été amputée, à la hache, de plus d’un demi-millier de son effectif ». « L'heure des sanctions à sonné », peut-on lire sur la plateforme d’information Fasozine, toujours au Burkina.

Mais cette décision peut paraitre « à double tranchant »: « La question qui vient à l’esprit est de savoir si on ne les envoie pas grossir les rangs des rebelles qui écument la sous-région ouest-africaine ou encore ceux des grands-bandits qui menacent la libre circulation des biens et des personnes dans nos villes et campagnes ».

Des craintes partagées par L'Observateur : « Mine de rien, c’est (...) tout un bataillon qui vient d’être dégommé. (...) C'est la première fois que l’on assiste à une telle sanction collective dont on ignore les conséquences ».

Mali : Modibo Sidibé, futur président ?

Au Mali, à 10 mois du scrutin présidentiel, on parle beaucoup d'un nouveau candidat dans la presse. Sa candidature s'est faite attendre mais maintenant elle « n'est plus un secret de polichinelle », affirme Le Progrès . Il s’agit de la candidature de l'ancien Premier ministre Modibo Sidibé. « C'est [pour cela qu'] (...) il a rendu son tablier à peu près un an avant les élections », note le journal malien, suivant ainsi les prescriptions du président Amadou Toumani Touré.

Ce dernier souhaitait que les candidats de 2012 ne fasse pas partie du gouvernement. Le Progrès s'interroge d'ailleurs sur les rapports entre les deux hommes - la rumeur dit qu'ils ne s'entendent pas. Pas de déclaration officielle sur la question, explique le journal, car « le Président (...) se doit d’observer la plus stricte neutralité » à l'approche du scrutin. Et c'est peut-être cette neutralité, qui est considérée, à tort, pour du mépris.

En tout cas, « aux yeux d’un bon nombre de Maliens, Modibo Sidibé est (...) celui qui incarne le mieux le profil du futur Président », écrit Le Coq Cocorico. On prône son calme, son respect de ses collaborateurs, son goût du travail bien fait... Il serait, selon eux, « la personne la plus apte à pouvoir poursuivre les actions de développement du Président ATT ». « Il pourrait [donc] bénéficier- en plus des clubs et associations déjà acquis à sa cause - du soutien de plusieurs formations politiques qui n’auront pas de candidat à présenter ».

Et notamment de celui du parti majoritaire, l'ADEMA. Pour Le Prétoire , « une fronde généralisée est dirigée contre le candidat le plus en vue de cette formation, Dioncounda Traoré. [Elle] est en passe de réussir à l'écarter ». Le journal pense qu'en coulisses, « se trame une stratégie permettant à Modibo Sidibé de succéder à ATT ».

Algérie : « Un pourrissement dans l’air »

La poursuite de la grève à Air Algérie, suscite des commentaires de plus en plus incisifs dans la presse algérienne. « Ils sont [toujours] plus d'un millier de passagers immobilisés [à l'aéroport d'Orly-sud] », écrit El Moudjahid. Le personnel navigant de la compagnie algérienne entre dans son 4ème jour de grève pour une revalorisation des salaires à hauteur de 100%. « Pas les moyens », leur a rétorqué le PDG d'Air Algérie, qui ne propose que 20%.

Et devant l'impasse, « la direction a commencé à opérer des licenciements parmi les meneurs du mouvement de grève ». Il s'agirait de 23 personnes selon Le Soir d'Algérie, qui fait réagir l'un des délégués du personnel. «On veut nous couper la tête, dit-il. On estime que plus d’une centaine d’autres personnes seront sanctionnées. Cette liste a été établie par l’ancien directeur du personnel navigant commercial parti à la retraite». Bref, il y a un « pourrissement dans l'air », avance Le Quotidien d'Oran . « Veuillez attacher vos ceintures, conclut Liberté-Algérie, la grève risque de durer ».

Accusations tout azimut

Face à l’enlisement, la presse algérienne tente de trouve les fautifs et accuse tout azimut. Elle accuse d'abord les deux principaux acteurs du conflit: « La crise couvait depuis plusieurs semaines », elle était « prévisible », selon Le Matin. « Aucune partie ne semble aujourd'hui comme hier se soucier un tantinet du sort des centaines de passagers laissés à leur sort ».

Pas même les autorités algériennes, également sur le banc des accusés pour ne pas avoir réagi pour l’instant. Pour l'éditorialiste d'El Watan , cette crise est « une gifle »: elle prouve que « le peuple algérien est seul, orphelin de dirigeants compétents, de dirigeants qui le respectent, qui s'inquiètent de son sort et de sa dignité ». « Dans le règne de Bouteflika, poursuit l'éditorialiste, on ne change pas une équipe qui perd ».

Autre son de cloche pour Liberté-Algérie , qui donne à son éditorial le titre : « Sabotage !». « La tournure que prend cette grève (...) commence à sentir la manipulation ». Le journal se demande pourquoi cette grève a été déclenchée sans préavis, juste à l'arrivée d'un nouveau PDG censé « donner une stabilité à une compagnie qui n'en avait plus ». Beaucoup rêveraient de voir s'effondrer Air Algérie, avance le journal, pour partager les parts du marché du ciel algérien.

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