13 décembre, 2011

Une Saoudienne décapitée pour sorcellerie

Arabie saoudite | La pratique de la sorcellerie est strictement interdite en islam dont l’Arabie saoudite applique une version rigoriste.

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© Google images | Une Saoudienne a été condamnée à mort pour sorcellerie dans la province de Jawf (nord).
AFP |

Une Saoudienne, condamnée à mort pour sorcellerie, a été décapitée lundi, a annoncé le ministère saoudien de l’Intérieur dans un communiqué, cité par l’agence officielle SPA.

Amina bent Abdelhalim Nassar a été exécutée dans la province de Jawf (nord), a indiqué le ministère, sans préciser les actes reprochés à cette femme.

La pratique de la sorcellerie est strictement interdite en islam dont l’Arabie saoudite applique une version rigoriste.

Cette décapitation porte à au moins 73 le nombre d’exécutions depuis janvier en Arabie saoudite, selon un décompte.

Amnesty international, qui évoque de son côté au moins 79 exécutions, a jugé cette décapitation "profondément choquante", estimant qu’elle "met en évidence la nécessité de mettre un terme rapidement aux exécutions en Arabie saoudite".

Procès inéquitables

"Alors que nous ignorons le détail des actes que les autorités accusent Amina d’avoir commis, l’accusation de sorcellerie a souvent été utilisée en Arabie saoudite pour punir des personnes, en général après des procès inéquitables, ayant exercé leur droit à la liberté d’expression ou de religion", a affirmé Philip Luther, directeur par intérim d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Cette décapitation est la deuxième de ce type en 2011. En septembre, un Soudanais, également condamné à mort pour sorcellerie, avait été décapité au sabre à Médine, dans l’ouest du pays. Il avait fait des aveux "après avoir été torturé" et avait été jugé sans être défendu par un avocat, selon Amnesty.

Amnesty International a appelé de nouveau le royaume à "un moratoire immédiat" sur les exécutions, en s’inquiétant de leur accélération.
Selon Amnesty, 27 personnes avaient été exécutées en 2010 dans cette monarchie ultra-conservatrice du Golfe. En 2009, les autorités avaient annoncé 67 exécutions, contre 102 en 2008.

L’organisation de défense des droits de l’Homme a précisé que "des centaines" de personnes se trouvaient dans le couloir de la mort dans le pays.
Le viol, le meurtre, l’apostasie, le vol à main armée et le trafic de drogue sont passibles de la peine capitale en Arabie saoudite.

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