26 décembre, 2011

POUR DÉFENDRE SA CANDIDATURE AUX ETATS-UNIS ET AU SÉNÉGAL : Wade paie 100 000 dollars à un cabinet de lobbying

POUR DÉFENDRE SA CANDIDATURE AUX ETATS-UNIS ET AU SÉNÉGAL : Wade paie 100 000 dollars à un cabinet de lobbying

Le troisième mandat qu’il brigue n’est pas facile pour le chef de l’Etat sénégalais qui est en train de tirer sa seconde cartouche présidentielle. Une candidature à la présidentielle de 2012, illégale aux termes de la Constitution. Position que l’intéressé a eu à défendre lui-même au lendemain de sa réélec- tion (c’était le 1er mars) après la présidentielle de 2007 quand il signifiait devant la presse nationale et internationale que la Constitution ne lui permettait pas de briguer un autre mandat. Divers con- stitutionnalistes en majorité du Sénégal, mais aussi étrangers ont eu à émettre la même opinion négative contre la candidature du chef de l’Etat à la lecture des termes de la charte fondamentale séné- galaise. Qu’à cela ne tienne, d’autres juristes mobilisés par le camp au pouvoir ont estimé valable la présentation de la candidature de Me Abdoulaye Wade. Matière sur laquelle le Conseil constitu- tionnel devra statuer, lors de la publication de la liste des candidats qui devront participer à l’élection présidentielle de février 2012.
Malgré l’enthousiasme qu’il montre, et qui est tempérée par ses baisses de tonus, comme ce fut le cas souvent lors de ses sorties publiques (vendredi, lors de son congrès d’investiture, il avait perdu pied, langue et… mémoire, comme s’en sont joués nos confrères du journal Sud Quotidien), Wade est inquiet. Surtout après le raffut qu’a réussi à créer le M23 (Mouvement du 23 juin regroupant les forces vives de la nation et qui est né après la forte opposition au vote par l’Assemblée nationale du projet de loi constitutionnel qui allait instituer un ticket Président-Vice-président au scrutin pour la magistrature suprême. Les tournées internationales faites aux Etats-Unis et en Europe par une délégation du M23, dont le noyau dur était constitué par Alioune Tine, Bara Tall et Cheikh Tidiane Gadio, ont réussi à faire braquer les opinions de grands décideurs du monde sur le Sénégal et contre le 3e mandat de l’actuel chef de l’Etat.

Contours de la participation de MLA au séminaire de validation de la candidature de Wade
Et c’est conscient de la bérézina qui guette, Wade s’est attaché les services d’un cabinet de lobbying basé aux Etats-Unis pour tenter de contrer le tsunami d’opinions qui est en train de s’battre sur sa volonté de se représenter.
Documents à l’appui, nous pouvons dire que le chef de l’Etat, Me Wade vient de parfaire, au début du mois de novembre 2011, un «Accord» avec le cabinet «McKenna Long & Aldridge» (MLA) qui a des bureaux dans beaucoup d’Etats aux Usa, mais aussi en Belgique. En guise de rémunération, ce cabinet de lobbying se verra rétribuer pas moins de 100 000 dollars américains (50,257 millions de F Cfa à la date d’hier avec un dollar à 502,572 F Cfa). Au terme de l’«Accord» - il est clairement stipulé qu’«il n’y a pas de contrat formellement écrit» - paraphé par Diakaria Diaw, le ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République qui l’a «lu et approuvé» le 9 novembre 2011, MLA est chargé d’étayer la recevabilité de la candidature de Wade, mais aussi de la défendre auprès des officiels américains, du département d’Etat au Congrès en passant par les autres administrations.

Les termes de l’accord
Dans le détail, les termes de l’accord tiennent en trois points principalement. Le premier stipule que les juristes de MLA devront faire toutes les recherches et analyses des dispositions de la Constitution sénégalaise ainsi que celles d’autres lois pertinentes pour fournir un avis juridique au regard de la volonté du président de la République du Sénégal de briguer un troisième mandat. Deuxième point : MLA devra aider à l’élaboration d’un «protocole» de partage des résultats de son analyse avec les autorités et parties intéressées aussi bien aux Etats-Unis qu’au Sénégal. Le troisième point tient véritablement au lobbying. Il est indiqué que MLA devra élaborer un plan de travail pour partager les résultats de ses analyses juridiques sur la candidature de Wade aux Etats- Unis avec des fonctionnaires fédéraux et d’autres parties intéressées. Il est même indiqué que ce plan de travail qui est en développement doit inclure des contacts avec le Département d’Etat améri- cain d’autres fonctionnaires intéressés et des membres du Congrès.
Selon nos sources, du second point de cet accord est intervenu la participation d’une délégation de deux membres de MLA au séminaire international sur la candidature de Wade qui a eu lieu le 21 novembre 2010, soit plus d’un mois après le début des tractations entre les deux parties. D’ailleurs dans une lettre que Thubert E. Baker (un des deux participants de MLA en compagnie de Jane Moffat) a écrite à Wade le 10 octobre 2011, il en fait cas en soulignant qu’il dirigera une équipe chargée de rechercher et analyser la possibilité de briguer un troisième mandat, de consigner leurs conclusions dans un livre blanc et qu’il est disposé, selon ce qui est convenu de partager les résultats avec les parties intéressées en début de novembre au Sénégal, selon la convenance du chef de l’Etat. Comme convenu, ils ont participé au séminaire gouvernemental, lors de laquelle la prise en charge des invités était au compte de l’Etat sénégalais.

Le Conseiller en Ntic du président ampliataire de l’accord
Quel rôle a joué Ousmane Sy dans cette affaire ? Dans l’incapacité de le joindre le conseiller du chef de l’Etat chargé des Ntics, nous ne nous perdrons pas en spéculation. Mais une chose demeure au regard des documents qui régissent cette affaire, il a reçu ampliation des correspondances et surtout de l’«Accord» conclu entre la Présidence de la République et MLA.
Daouda DIARRA
http://www.popxibaar.com/

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