13 décembre, 2011

burkina faso Nouveau centre de formation et de vulgarisation agricole près de Ouagadougou.

Fondée à l'initiative de l'agriculteur neuchâtelois Claude-Eric Robert, l'Association Jéthro vient en aide aux populations de l'Afrique sub-saharienne depuis onze ans. En janvier, elle ouvrira un centre de formation et de vulgarisation agricole près de Ouagadougou.
La région d'Afrique sub-saharienne regroupe des pays extrêmement pauvres. Une attention particulière doit être portée aux habitants des zones rurales et périurbaines, qui regroupent 80% de la population. Afin de contribuer à sortir les cultivateurs les plus démunis de la précarité, l'Association Jéthro ouvre un centre de formation au Burkina Faso.
L'herbe sèche finit en feu de brousse
«Le développement économique d'un pays commence d'abord par le développement de son agriculture.» C'est en tous les cas la réflexion que s'est faite Claude-Eric Robert, agriculteur aux Bressels sur La Sagne, au retour d'un voyage au Burkina Faso en 1999. Sur place, il avait constaté que, par manque de connaissances de base des pratiques agricoles, les vastes étendues d'her- be verte allaient sécher et finir en feux de brousse, au lieu de nourrir le bétail.
Germa alors en lui le désir de montrer à quelques paysans locaux les premiers rudiments de la culture fourragère, en commençant par la fauche, le séchage et l'entreposage de cette herbe ayant toute sa valeur nutritive. Epaulé par plusieurs amis, l'agriculteur fonda l'Association Jéthro. Depuis onze ans maintenant, des cours de base sont donnés dans cette région d'Afrique.
Des cours appropriés avec des outils adaptés
«Quelqu'un qui vit dans la pauvreté peut être heureux, mais pas celui qui vit dans la précarité.» Claude-Eric Robert et son épouse Eveline sont certains que les solutions se trouvent au sein du peuple et qu'il faut l'aider à prendre sa destinée en mains.
Beaucoup de maladies sont liées à la malnutrition ou à la sous-nutrition. En dix ans, 800 personnes ont déjà bénéficié d'équipements et de cours de base dans six villages. Ces cours d'une semaine s'articulent autour de méthodes simples à comprendre et à appliquer: creuser des fosses fumières, faucher le foin, surveiller la santé des animaux, maîtriser la rotation des cultures.
Après avoir, sur place, beaucoup observé, peu parlé, pris le temps de dialoguer avec les indigènes, les membres de Jéthro ont acquis la conviction que le désir des Africains de développer leurs connaissances est grand. C'est en janvier prochain que s'ouvrira un centre de formation et de vulgarisation agricole, à 13 kilomètres de la capitale Ouagadougou.
Des cours appropriés seront donnés aux personnes non scolarisées au moyen d'outils adaptés. L'objectif est que chaque agriculteur désireux d'y participer puisse être formé, indifféremment de son degré d'instruction. Chaque stage de formation durera trois mois.
Du bétail à vocation laitière et bouchère
Actuellement, la quasi-tota- lité du lait consommé dans ces régions est importée. Les membres de Jéthro ambitionnent d'inverser la tendance par une sélection stricte du zébu. Il sera fait recours au croisement par insémination. Pour ce faire, la race brune a été choisie. La pigmentation des yeux foncés permettra à l'animal de supporter l'intensité du soleil. L'objectif à atteindre est de 3000 litres par lactation.
Pour démarrer son troupeau, l'Association Jéthro octroie une aide financière aux paysans ayant suivi les cours; elle couvre les trois-quarts des frais d'acquisition de leur première pièce de bétail.
Refertilisationdes terres
Selon Claude-Eric Robert, le Sahel est une grande erreur agricole qu'il faut rapidement corriger, en fertilisant par exemple les terrains de cultures vivrières de façon adéquate. En quelques années, grâce à l'épandage de fumier, certains champs de maïs ont vu leur rendement passer de 600 à 4000 kilos par hectare. L'agroforesterie est un autre défi à relever et la création de haies avec forte diversité d'arbres dans les champs est envisagée.
Début janvier, le couple Robert s'envolera pour trois mois d'activité dans ce centre de formation. Au cours des nombreux voyages déjà effectués dans cette immense région d'Afrique, les Suisses ont tissé de forts liens d'amitié avec les habitants. Généreusement, une nouvelle fois, ils vont faire don de leur savoir aux plus démunis. Si le travail déjà effectué est important, celui qu'il reste à faire est considérable.


Sur le web
www.association-jethro.org

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