15 décembre, 2011

Blocage de l'accord UE-Maroc: les chalutiers espagnols cloués au port

MADRID - Des dizaines de chalutiers espagnols étaient cloués à quai jeudi après le blocage d'un accord de pêche entre l'UE et le Maroc qui met en danger des centaines d'emplois en Espagne, le pays qui détient la majorité des licences de pêche dans ces eaux.

L'Espagne, un pays très gros consommateur de poisson, détient cent des 120 licences disponibles dans les eaux marocaines, selon le ministère espagnol de la Pêche.

64 bateaux et 600 emplois sont directement menacés, de même que des emplois dérivés du secteur de la pêche, a indiqué le ministère, qui après l'annonce de ce blocage a rappelé tous les bateaux pêchant dans les eaux marocaines.

Mais selon le syndicat Comisiones Obreras (CCOO), ce sont mille emplois qui sont menacés dans le secteur de la pêche et 5.000 autres dans les secteurs dérivés.

Tous les bateaux sont rentrés à partir de minuit après la rupture de l'accord, a déclaré à l'AFP Luis Gonzalez, porte-parole du groupement des pêcheurs d'Algeciras, dans le sud de l'Espagne, en expliquant que les 15 bateaux de la flotte locale étaient de retour au port.

Ils ont arrêté. Ils espèrent qu'une solution sera trouvée rapidement, a-t-il ajouté en disant ne pas savoir si d'autres zones de pêche pourraient être trouvées.

Les régions les plus concernées sont l'Andalousie, dans le sud de l'Espagne, et l'archipel des Canaries, situé dans l'Atlantique au large du Maroc.

Le Parlement européen a rejeté mercredi la prolongation pour un an d'un accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc, qui profitait en particulier aux pêcheurs espagnols et permettait à 120 navires battant pavillon de onze pays de l'UE de pêcher dans les eaux du royaume.

Les députés européens ont notamment estimé que l'accord ne prenait pas clairement en compte les intérêts de la population du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole annexée par Rabat en 1975.

Le Maroc a immédiatement riposté en demandant aux bateaux de pêche européens de quitter ses eaux avant mercredi minuit.

L'Espagne, en proie à un chômage record de 21,52%, a de son côté protesté jeudi en demandant une compensation financière à l'Union européenne.

Tout allait déjà mal. Maintenant, c'est un désastre. Personne ne s'attendait à cela, a expliqué Francisco Jimenez, un représentant du groupement des pêcheurs de Las Palmas aux Canaries, où tous les bateaux étaient aussi rentrés à quai jeudi.

Il a estimé qu'aucune autre zone de pêche n'était envisageable pour la flotte des Canaries. Si aucune autre décision n'est prise, les gens iront grossir le nombre de chômeurs, a-t-il dit.


(©AFP

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