09 novembre, 2011

Nucléaire iranien : l'AIEA a de "sérieuses inquiétudes"

L'Agence internationale de l'énergie atomique indique dans un rapport dévoilé mardi avoir de de "sérieuses inquiétudes" concernant une "possible dimension militaire" du programme iranien. Téhéran réfute. Washington évqoue de nouvelles sanctions.

ahmadinejad_natanzArchives : Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, visite la centrale de Natanz (avril 2008) © Reuters

Ce document confidentiel sur le nucléaire iranien était très attendu. Dans un rapport dévoilé mardi, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) émet de "sérieuses inquiétudes" concernant une "possible dimension militaire" du programme iranien, sur la base d'informations "crédibles" en sa possession.

Très détaillé, le rapport de l'agence internationale, dont le siège est basé à Vienne, précise que "ces informations indiquent que l'Iran a mené des activités visant à développer un engin explosif nucléaire". "Avant 2003, ces activités se sont déroulées dans le cadre d'un programme structuré". Mais, stipule le document, "certaines activités pourraient toujours être en cours". Pire, le rapport laisse entendre qu'un réseau international de trafic nucléaire a servi la cause iranienne : pour le développement de certaines de ses activités nucléaires litigieuses, Téhéran a bénéficié de l'aide "d'un réseau nucléaire clandestin", estime ainsi l'agence onusienne, une allusion correspondant à des informations de presse selon lesquelles un savant russe et des experts pakistanais auraient prêté main forte à Téhéran.

Pour ce rapport, l'AIEA indique avoir bénéficié d'informations fournies par dix pays membres -vraisemblablement des services secrets- et disposer aussi de ses propres sources, en particulier de photos satellitaires. Les conclusions seraient donc très sérieusement étayées. Ce qui pousse l'AIEA à exhorter l'Iran à se mettre "sans délai" en rapport avec elle afin de clarifier ces informations, listées en annexe du rapport. Pas sûr que la demande aboutisse : dénonçant un document aux mobiles politiques, l'Iran a rejeté mardi un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui l'accuse de travailler à la conception d'une bombe atomique, rapporte l'agence officieuse Fars.

Vers de nouvelles sanctions ?

Ce rapport donne en tout cas du grain à moudre aux puissances occidentales et à Israël qui soupçonnent la République islamique de vouloir se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran a toujours nié. Les Etats-Unis ont prévenu mardi qu'ils allaient augmenter la pression sur l'Iran et peut-être réclamer de nouvelles sanctions après les conclusions d'un rapport confidentiel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur le nucléaire iranien. Un haut responsable américain a affirmé que Téhéran allait devoir apporter des réponses aux "sérieuses inquiétudes" émises par ce rapport "sur une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien".

De son côté, Israël a jugé que la "sévérité sans précédent" du rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur le programme nucléaire iranien éloignait pour le moment le scénario d'une attaque israélienne contre l'Iran, ont indiqué mardi soir deux chaînes de télévision israéliennes. Ce rapport va permettre à Israël d'attendre "quelques semaines ou quelques mois" afin de voir si la communauté internationale se décide à prendre des "sanctions paralysantes" visant notamment le boycott total de la Banque centrale iranienne ainsi que des exportations de pétrole, ont indiqué les chaînes privées la "2" et la "10" en citant des responsables.

Du côté de Moscou, le son de cloche est différent. La Russie a critiqué la publication d'informations relatives au programme nucléaire iranien contenues dans un rapport de l'AIEA, estimant qu'elle reduirait les espoirs de dialogue avec Téhéran et laissant entendre qu'elle visait à saboter les chances d'une solution diplomatique. Le rapport doit être discuté lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'AIEA des 17 et 18 novembre à son siège à Vienne.

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