13 novembre, 2011

La varicelle, objet d'un étrange trafic aux Etats-Unis

La varicelle, objet d'un étrange trafic aux Etats-Unis

Depuis quelques mois, les parents s'échangent des objets porteurs des germes de la varicelle pour inoculer le virus à leurs enfants

PHOTOPQR/LE PARISIEN

Pour immuniser naturellement leurs enfants et éviter la vaccination, des parents échangent des objets porteurs de germes de la varicelle.

Une sucette déjà mâchouillée, un mouchoir utilisé, des vêtements sales... Un trafic d'un nouveau genre fait actuellement fureur aux Etats-Unis. Depuis quelques mois, les parents s'échangent des objets porteurs des germes de la varicelle pour inoculer la maladie à leur progéniture. Mieux, si les familles habitent à proximité, elles organisent des rencontres entre leurs enfants pour accroître les chances d'échanger la maladie.

En troquant de vielles reliques de la varicelle, les parents souhaitent permettre à leurs enfants d'être atteints, puis immunisés contre la maladie. Et éviter ainsi la vaccination. Car contrairement à la France, des campagnes de vaccinations de grande ampleur chez les jeunes enfants sont en place aux Etats-Unis. Or le vaccin, disponible depuis 1995, est très controversé. Il provoquerait des poussées de fièvre pour une personne sur dix et des éruptions cutanées. En France, seules les personnes à risque - à l'instar des femmes enceintes ou du personnel hospitalier - sont vaccinées.

"Trouvez une soirée varicelle près de chez vous"

Ce trafic s'organise via des sites Internet et des groupes Facebook. Le plus important d'entre eux "Find a pox party in your area" (trouvez une soirée varicelle près de chez vous), qui comptait plus de 1000 membres, vient d'être fermé par les autorités. Certains objets contenant des germes se monnayaient même jusqu'à 50 dollars, soit 37 euros.

Le procédé, qui s'est étendu à d'autres maladies comme la rougeole, les oreillons ou la rubéole, a pris une telle ampleur que les autorités ont dû réagir. Le procureur du Tenessee a rappelé aux familles qu'en plus d'être parfaitement illégale, cette pratique peut s'avérer très dangereuse. Les objets envoyés peuvent non seulement contaminer le personnel des postes, mais également véhiculer d'autres virus, bien plus grave que la varicelle. L'hépatite ou la mononucléose se transmettent, en effet, également par la salive.

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