02 novembre, 2011

BURKINA FASO BANDITISME AU BURKINA : Un faussaire mis hors d’état de nuire

La brigade ville de la gendarmerie de Boulmiougou a mis la main sur un faussaire, Emile Oussou. Une action concertée qui a permis de prendre le présumé faussaire dans ses lieux de service à Ouagadougou. L’information a été donnée au cours d’une conférence de presse co-animée par le commandant de la brigade, l’adjudant chef- major Boukary Drabo, en présence des représentants de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso (MEBF) et d’un représentant de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Le présumé faussaire disposait d’un véritable cabinet de prestations de services. Scannage, copie, certification étaient les spécialités de l’intéressé.

La brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou a mis aux arrêts un jeune d’environ 26 ans ayant des connaissances très poussées en informatique. Il disposait d’un cabinet dans lequel il offrait des services à des citoyens qui voulaient postuler à des offres de marchés ; c’est ce qui ressort de la déclaration du commandant de la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou, l’adjudant-chef major Boukary Drabo, au début de la conférence de presse. Selon les explications, des entreprises qui voulaient soumissionner à des appels d’offres d’emplois bénéficiaient des services de Emile Oussou. Il procédait alors par le scannage et la falsification des documents administratifs indispensables à la composition des demandes d’appel d’offres. Le présumé faussaire n’a nié aucun fait. Il a reconnu avoir, pour certaines entreprises, monté des dossiers de soumission à des appels d’offres.

Des documents du MENA français falsifiés

Au cours de l’interpellation, le matériel qui a été trouvé chez Emile Ossou est impressionnant. Dans le listing fait par le commandant de la brigade ville de gendarmerie de Boulmiougou, l’on retrouve un ordinateur, un lot important de cachets avec les mentions "original" "copie" "payé livré" des diplômes de DUTS, de BTS, de BEP, de maîtrise, de licence, d’ingénieur, des agréments, des papiers du Comptoir burkinabè du bâtiment, des certificats de non-faillite, 73 cartes grises, un permis de conduire, 51 cautions, une attestation de situation cotisante établie au profit de la brigade ville de Boulmiougou sous un nom inconnu, des documents d’institutions bancaires, de la Direction générale des impôts et même des documents du ministère de l’Education nationale français. Etaient aussi présents à la conférence de presse des représentants de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso (MEBF). Pour Moussa Traoré, directeur de la facilitation des affaires à la MEBF, nombre de documents retrouvés entrent dans le cadre de la création d’entreprises.

Pourtant, poursuit-il, les conditions de création d’entreprises ont connu des réformes depuis un certain temps et rien n’explique le fait que de telles arnaques se fassent encore au Burkina Faso. C’est dans ce sens que Moussa Traoré a fait cas du Centre de formalités des entreprises (CEFORE). Les coûts ont été réduits et la création d’entreprises ne coûtera en termes de temps que trois jours. Aussi, ajoute le directeur de la facilitation des affaires, il est important qu’en plus des récentes réformes, la certification électronique puisse voir le jour et que l’intranet puisse également entrer en vigueur ; toute chose qui améliorera le climat des affaires. Pour y parvenir, toutes les administrations devront travailler. Toujours dans le sens de la sensibilisation, le directeur du recouvrement et du contentieux de la CNSS, Issa Louré, a signifié que la caisse travaille à la protection des employeurs et aussi des employés.

Il a invité les différentes parties, employés comme employeurs, à se rendre dans les services de la CNSS afin de garantir de bons vieux jours. Victime indirecte de la situation, la CNSS, à travers Issa Louré, a en sus expliqué que " si l’employeur commet un faux sur une attestation de situation cotisante, c’est parce qu’il n’est pas à jour de ses cotisations à la CNSS par exemple ou parce qu’il a trois travailleurs et souhaite soumissionner à un marché où il lui est demandé d’avoir dix travailleurs". Dans une telle situation, poursuit Issa Louré, certaines entreprises passent par des voies de facilité. Lui aussi insiste sur la collaboration entre les services afin que la CNSS puisse vérifier certains documents contenus dans les dossiers. Moussa Traoré va plus loin en affirmant que l’importance de travailler avec la MEBF tient au fait que les entreprises nationales sont appelées à travailler avec d’autres de l’extérieur. De ce fait, la MEBF et ses institutions restent un cadre pour promouvoir un bon climat des affaires au Burkina Faso.

Dorielle POGOBIN

Le Pays

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