27 octobre, 2011

Libye: les pays de la coalition cherchent comment accompagner la transition

TRIPOLI (© 2011 AFP) - Les pays membres de la coalition engagée en Libye examinaient avec les nouvelles autorités libyennes la façon d'accompagner la transition dans le pays, alors que l'ONU veut mettre fin au mandat de protection des populations civiles pris en charge par l'Otan.
Libye: les pays de la coalition cherchent comment accompagner la transition

© AFP Karim Sahib. Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil et le prince qatari Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani le 26 octobre 2011 à Doha

Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait adopter dès jeudi une résolution mettant fin le 31 octobre à l'opération de l'Alliance atlantique en Libye, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères.

L'Otan avait pris le 31 mars la direction des opérations militaires internationales engagées le 19 mars dans le cadre d'une résolution votée deux jours plus tôt par le Conseil de sécurité pour protéger les civils de la répression engagée par le régime de Mouammar Kadhafi.

Selon une porte-parole du département d'Etat américain, des discussions sont cependant en cours avec le Conseil national de transition (CNT) libyen sur un éventuel nouveau rôle pour l'Otan: contrôle des frontières, assistance pour la démobilisation des combattants ou la récupération des armes en circulation...

Le CNT avait demandé mercredi le maintien de l'Otan en Libye jusqu'à fin 2011, assurant même après la mort de Mouammar Kadhafi la semaine dernière, ses derniers fidèles représentaient une menace pour le pays.

Mercredi, le chef d'état-major du Qatar, le général Hamad ben Ali al-Attiya, dont le pays a participé à la mission de l'Otan, avait indiqué qu'une autre coalition d'au moins 13 pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, verrait le jour pour superviser "l'entraînement des forces armées, la collecte des armes et l'intégration des rebelles au sein des institutions militaires".

Parallèlement, le sort de Seif al-Islam, fils de l'ancien dirigeant, restait incertain jeudi, alors que des sources sécuritaires nigérienne et malienne ont affirmé que l'ancien chef des renseignements, Abdallah Al-Senoussi, était passé du Niger au Mali.

Les deux hommes sont visés par un mandat d'arrêt international pour des soupçons de crimes contre l'humanité. Selon des sources nigérienne et malienne, le second est arrivé dans le désert malien, en provenance du Niger, "avec une petite équipe d'hommes". La présence de Seif Al-Islam à ses côtés n'a pas été confirmée.

Les deux hommes avaient été signalés mardi près de la frontière entre la Libye et le Niger, un pays où des dizaines de responsables de l'ancien régime, dont Saadi Kadhafi, un autre fils de l'ancien "Guide de la révolution", ont trouvé refuge.

La Cour pénale internationale (CPI) a appelé mercredi le Niger à coopérer en vue de l'arrestation de Seif al-Islam et de M. Al-Senoussi, rejetant les allégations selon lesquelles les deux hommes auraient l'intention de se livrer.

Selon le quotidien sud-africain Beeld, des mercenaires sud-africains se trouvaient toujours en Libye pour tenter d'exfiltrer Seif al-Islam. Un autre journal sud-africain avait déjà affirmé qu'une vingtaine de Sud-africains avaient participé à la protection de M. Kadhafi ces dernières semaines.

Dans le même temps, la présence de très nombreux stocks d'armes et de munitions laissés sans surveillance en Libye inquiétait toujours la communauté internationale, qui redoute qu'ils tombent aux mains de réseaux terroristes et mettent en péril stabilité de la région.

Dans le désert à 120 km au sud de Syrte, un journaliste de l'AFP a constaté la présence d'un arsenal de dizaines de milliers de tonnes de munitions, dont l'accès était complètement libre.

L'organisation Human Rights Watch a déploré "l'échec" du CNT à sécuriser ces stocks, en dépit de mises en garde répétées.

Une semaine après la mort de Mouammar Kadhafi, le dissident Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanoussi, 77 ans, dont 31 passés en prison en raison de son opposition à l'ancien régime, a reçu jeudi le prestigieux Prix Sakharov du Parlement européen, en même temps que quatre autres militants du Printemps arabe.

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