le caire - La situation en Syrie est inacceptable et a dépassé les limites, a estimé lundi la prestigieuse institution sunnite d'Al-Azhar, au Caire, en appelant la Syrie à mettre fin immédiatement à l'effusion de sang.
Al-Azhar a longtemps patienté et évité de parler de la situation en Syrie en raison de sa sensibilité, a déclaré l'imam d'Al-Azhar Ahmed al-Tayyeb dans un communiqué diffusé par l'agence officielle égyptienne Mena.
Mais la situation a dépassé les limites et il n'y a pas d'autre solution que de mettre fin à cette tragédie arabe et islamique, a-t-il ajouté.
Al-Azhar demande aux dirigeants syriens d'oeuvrer immédiatement à mettre fin à l'effusion de sang et à répondre favorablement aux revendications légitimes des foules syriennes.
La vaste répression, l'usage des degrés les plus extrêmes de violence, les arrestations et l'intimidation auxquels fait face le peuple syrien représentent une tragédie humaine inacceptable, a poursuivi l'imam sur un ton inhabituellement dur.
Al-Azhar, une institution millénaire, reste la plus prestigieuse de l'islam sunnite et son université attire des étudiants du monde entier.
La communauté sunnite représente une large majorité en Syrie où toutefois les Alaouites, une branche de l'islam chiite à laquelle appartient le président Bachar al-Assad, détiennent les postes-clé du pouvoir depuis 1970.
Longtemps silencieux sur la répression sanglante de la révolte en Syrie, les dirigeants arabes ont commencé à hausser le ton avec le président Bachar al-Assad, de plus en plus isolé.
Le roi d'Arabie saoudite Abdallah, poids lourd de la diplomatie arabe, a annoncé dimanche le rappel de son ambassadeur pour consultations, en appelant le régime syrien à arrêter la machine de mort avant qu'il ne soit trop tard.
Il a été suivi par le Koweït puis par le Bahreïn, qui ont décidé d'une mesure similaire. Ces monarchies du Golfe se joignent ainsi au concert de protestations internationales contre la répression de la révolte en Syrie qui a coûté la vie à plus de 2.000 personnes, en majorité des civils, depuis le 15 mars, selon des ONG syriennes.
Muette elle aussi depuis le début de la crise, la Ligue arabe a appelé dimanche les autorités syriennes à mettre immédiatement fin aux violences pour la première fois depuis le début de la contestation populaire.
Mais M. Assad, qui a succédé à son père Hafez el-Assad, mort en 2000, est resté sourd aux protestations. Son régime a rejeté les ingérences étrangères et accusé les médias internationaux, interdits de circuler librement en Syrie, de diffuser des mensonges.
(©AFP /
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