29 août, 2011

Ribéry: "J'ai retrouvé de la liberté"

Forfait au début du mois d'août contre le Chili, Franck Ribéry est de retour en équipe de France pour les deux matches en Albanie et en Roumanie dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2012. Le milieu de terrain offensif, satisfait de son début de saison, explique revivre au Bayern Munich grâce, en grande partie, à l'arrivée d'un nouvel entraîneur. Une forme qu'il espère pouvoir afficher avec les Bleus au sein desquels il avoue se sentir de nouveau à l'aise.

Franck, votre blessure du mois d'août est arrivée à un mauvais moment.
Oui. Elle m'a empêché de venir en équipe de France pour le match contre le Chili. Mais il y a eu plus de peur que de mal. C'était moins grave que prévu. Ça ne m'a pris qu'une semaine même si j'ai été plâtré pendant cinq jours. J'ai pu m'entrainer correctement sur le vélo, j'ai pu aussi faire ce qu'il fallait au niveau de la musculation. Pour pouvoir garder de la force. Depuis le début de saison je me suis bien entrainé, on a fait de bons matches amicaux. J'ai fait de bons matches en championnat. Je retrouve de bonnes sensations au niveau de mon jeu, un peu comme lors de mes deux premières saisons au Bayern. Ça m'avait ensuite échappé pendant deux ans.

Laurent Blanc parle souvent de vous. Il compte sur votre capacité à retrouver vos qualités d'il y a quelques années. En parlez-vous avec lui ?
J'ai beaucoup parlé avec lui ou avec Jean-Louis Gasset. Pour moi c'était très important de retrouver l'équipe de France pour, dans un premier temps, affronter tout ce qu'il s'était passé pendant la période de la Coupe du monde. Maintenant je pense avoir retrouvé mon niveau d'avant. C'est à moi de travailler. Je sais que le coach compte beaucoup sur moi. Il y a beaucoup de pression autour de moi mais j'essaie de la gérer au mieux.

Avez-vous conscience de votre niveau de jeu en Bleu ?
Oui. Les matches que j'ai disputés avec l'équipe de France n'ont pas été les meilleurs. Je me sens bien aujourd'hui et j'espère que je serai contre l'Albanie et la Roumanie au niveau que le coach attend de moi.

"L'envie elle est là, ce n'est pas ce qu'il me manque"

Avec du recul, que vous ont appris ces deux dernières années ?
Ça m'a rendu plus fort mentalement. J'ai beaucoup mûri aussi. Ça m'a appris qu'en foot on peut rapidement être tout en haut mais que ça va encore plus vite de redescendre. J'ai toujours gardé la force en moi, l'envie de continuer à travailler. Je n'ai jamais baissé les bras. Même s'il y a eu des moments difficiles. C'est ce qui fait ma force de vouloir toujours aller de l'avant. Même si ce n'est pas toujours évident.

Reverra-t-on un jour le Franck Ribéry qui a débarqué en équipe de France juste avant la Coupe du monde 2006 ?
Bien sûr. Je viens pour ça, pour m'éclater. J'ai toujours envie d'y croire, de faire ce que j'ai fait lors de mes débuts en Bleu. Je pense avoir fait deux bons matches contre la Lituanie les dernières fois. J'espère pouvoir refaire ce type de prestations. L'envie est là, ce n'est pas ce qui me manque.

Avez-vous l'impression que l'atmosphère s'est apaisée autour de vous ?
Oui, ça a beaucoup changé. A un moment ça a été difficile pour moi, mais pas seulement, pour beaucoup de personnes aussi. Ce sont des étapes de la vie qu'il faut assumer, qu'il faut affronter aussi. Le calme aujourd'hui me fait beaucoup de bien. Ça me permet de travailler plus sereinement et d'avancer. Je peux penser qu'au football.

Franck Ribéry a-t-il changé ?
Non c'est toujours le même gars. Les gens me voient toujours le même joueur, la même personne.

Quand vous arrivez à Clairefontaine, avez-vous envie de toujours déconner comme avant, d'être le boute-en-train du groupe ?
J'ai toujours envie mais je n'ai plus 23, 24 ans. On prend un peu de l'âge même si je ne suis pas si vieux que cela. Mais j'ai toujours envie de rigoler. J'aime mettre l'ambiance. J'ai lu des fois que j'ai changé, que je suis moins déconneur, mais on grandit aussi, on avance. Il y a aussi ce qui se passe dans la vie. Parfois on est moins heureux, moins joyeux. On peut avoir du mal parfois à accepter les critiques, ce n'est pas toujours évident. Mais aujourd'hui je suis heureux, je suis content. J'ai retrouvé en ce début de saison de pouvoir jouer librement. Avec le nouvel entraîneur du Bayern (Jupp Heynckes, ndlr) il y a beaucoup plus de dialogue. Je discute beaucoup avec lui. Quand je suis sur le terrain je retrouve de la liberté. C'est tout l'inverse de ce qui s'est passé pendant deux ans avec Van Gaal où je n'avais aucun contact avec lui.

"Je n'étais plus à l'aise..."

Quels sont les signes qui vous permettent de penser que vous allez réussir à sortir du tunnel en équipe de France comme vous êtes en train de le faire en club ?
Déjà le fait de pouvoir reprendre du plaisir et de pouvoir jouer librement. Mentalement aussi, de pouvoir penser qu'au foot. Les dernières fois quand je revenais à Clairefontaine il y avait un stress. Je n'étais plus à l'aise... Même s'il y a des matches que l'on gagnait je sentais que du jour au lendemain il pouvait se passer quelque chose. Là on sent que le groupe revit. L'atmosphère est meilleure. Les entraîneurs ont su redonner de la confiance aux joueurs.

Pensez-vous pouvoir devenir un cadre dans cette équipe ?
Je fais partie aujourd'hui des plus anciens. Je sais très bien qu'il y a des matches où je vais devoir prendre des responsabilités. Je parle avec les jeunes pour qu'ils se sentent à l'aise dans le groupe, pour qu'ils puissent jouer le football qu'ils pratiquent avec leurs clubs. C'est important.

Au milieu de tout cela, quels sont vos rêves avec les Bleus ?
De gagner en équipe de France. La Coupe du monde en 2006 c'était quelque chose d'extraordinaire. Je n'oublierai jamais cette compétition. Sur le terrain, entre nous, l'ambiance... Mon rêve c'est de toujours gagner quelque chose avec les Bleus. Peut-être un Euro. Une Coupe du monde je ne sais pas si j'en ferais partie la prochaine fois. Mais l'Euro j'y pense beaucoup.

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