14 août, 2011

Le Koweït renforce la sécurité dans un port contesté par l'Irak

KOWEIT - Le Koweït a renforcé les mesures de sécurité autour d'un port en construction dans le nord du Golfe et contesté par Bagdad, estimant que le chantier pourrait faire l'objet d'attaques depuis l'Irak, selon un responsable des services de sécurité cité dimanche par un journal.

Des ordres ont été donnés aux garde-côtes, garde-frontières et forces navales du Koweït pour renforcer leur présence autour des îles de Boubiyan et Warba, a expliqué le responsable au quotidien Al-Anbaa.

Ces services vont augmenter les patrouilles aux frontières maritimes et terrestres avec l'Irak, utiliser un système de surveillance perfectionné et traiter avec fermeté toute cible qui pourrait tenter de s'infiltrer par les frontières du Koweït, a-t-il expliqué.

La construction du port koweïtien Moubarak Al-Kabir sur l'île de Boubiyan provoque la colère de l'Irak, qui estime que l'emplacement de l'ouvrage lui bloque l'accès à la mer alors que le Golfe constitue le principal débouché de son pétrole. Les autorités koweïtiennes ont rejeté ces accusations.

Les nouvelles mesures de sécurité au Koweït font suite à des menaces d'un député irakien, Kazem al-Chemmari, qui a déclaré, selon les médias koweïtiens, que des groupes armés irakiens pouvaient facilement envahir le Koweït et mener des opérations militaires sur l'île de Boubiyan et d'autres sites koweïtiens si le port Moubarak était construit.

Ces menaces ont rappelé au Koweït l'invasion en 1990 par l'armée de Saddam Hussein.

Mais M. Chemmari, joint par l'AFP dimanche, a indiqué que ses propos avaient été mal interprétés par les Koweïtiens.

Mes paroles n'étaient pas une menace, a-t-il expliqué. Je leur disais seulement qu'il faut qu'ils parlent à l'Irak et fassent le choix de relations bonnes et fraternelles en stoppant la construction du port et en le déplaçant ailleurs.

L'Irak ne contrôle pas l'action de groupes comme celui des insurgés chiites Kataëb Hezbollah, qui a déjà menacé les entreprises travaillant à la construction du port, a-t-il souligné.

Ce groupe a menacé de mener des actions militaires si le Koweït continue de bâtir le port Moubarak (...) S'ils décident d'attaquer le Koweït, à qui vont-ils demander la permission, au gouvernement ?, a-t-il interrogé.

Cette mise au point intervient alors que le sous-secrétaire koweïtien aux Affaires étrangères, Khaled al-Jarallah, cité par la presse, avait jugé dimanche que les propos de M. Chemmari étaient irresponsables et portaient gravement atteinte aux relations entre les deux pays.

Selon lui, une délégation technique irakienne était attendue dimanche à Koweït pour des discussions sur les objections de Bagdad sur le port.

La semaine dernière, M. Jarallah avait souligné la détermination de son pays à poursuivre la construction du port, entamée en mai, malgré les menaces irakiennes. Ce projet de 1,1 milliard de dollars doit être achevé en 2016.


(©AFP /

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