05 août, 2011

La presse met en cause l'Elysée après l'enquête sur Lagarde

La presse française n'hésite pas vendredi à évoquer l'implication de l'Elysée après la décision de la justice d'enquêter sur le rôle joué en 2008 dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais par Christine Lagarde. Elle met directement en cause le chef de l'Etat.

La nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) "n'ayant jamais fait mystère du peu d'estime qu'elle avait pour Tapie ou du fait qu'elle ne le connaissait ni d'Eve ni d'Adam", écrit "Libération", "la question du rôle joué par l'Elysée, où l'homme d'affaires a ses entrées, reste entière". Elle "ressurgira lors de la campagne présidentielle".

"Où trouver la conjonction" dans le fait que l'ancienne ministre de l'Economie soit rappelée à l'ordre par la justice, s'interroge "Sud-Ouest". "En Nicolas Sarkozy, président de la République, à qui Bernard Tapie fit allégeance publique à la télévision, un soir de mars 2007", affirme-t-il.

Pour "La Montagne", ayant "agi sur ordre, la femme de rigueur apparaîtra désormais comme le valet des oeuvres occultes du chef de l'État". "La République des Pyrénées" estime, elle, qu'"en bon petit soldat, elle a laissé faire".

"La traduction judiciaire de l'affaire Lagarde-Tapie est bien une affaire d'État" estime "La Charente Libre", même si "on peut raisonnablement douter qu'elle puisse aller à son terme avec la mise en examen d'une ancienne ministre devenue star mondiale de la finance".

Quant au "Figaro", il préfère constater que "lorsqu'elle arrive à Bercy, en 2007, Christine Lagarde hérite donc d'une +patate chaude+. Elle n'en est ni la +cuisinière+ ni l'exécutrice testamentaire".

D'aucuns reconnaissent qu'avec cette nouvelle affaire, après celle de Dominique Strauss-Kahn, la position de la France à la tête du FMI est une nouvelle fois fragilisée. Ainsi, pour "La Croix", même si le dossier n'a rien en commun avec celui de DSK, il crée "un climat de soupçon" et "donnera l'impression au monde que, décidément, les responsables français sentent le soufre".

Christine Lagarde est "affaiblie et son mandat à Washington est placé sous une épée de Damoclès" écrit "L'Alsace". "si l'étau se resserre autour d'elle, dans les années à venir, Christine Lagarde pourrait à son tour constater que la patience des administrateurs du FMI n'est pas illimitée". "Elle a déjà brûlé son joker", ajoute-t-il.



(ats /

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