BUCAREST - La Hongrie s'oppose à l'utilisation de cyanure souhaitée par une compagnie canadienne pour extraire quelque 300 tonnes d'or d'un gisement en Roumanie voisine, a indiqué mardi le ministre de l'Environnement roumain Laszlo Borbely cité par l'agence Agerpres.
La société Rosia Montana Gold Corporation (RMCG), détenue à plus de 80% par le groupe canadien Gabriel Resources, veut établir une mine à ciel ouvert à Rosia Montana, un village des Carpates (ouest), afin d'en extraire à l'aide de cyanure, durant 16 ans d'exploitation, environ 300 tonnes d'or et 1.400 tonnes d'argent.
Ce projet a suscité une levée de boucliers des défenseurs de l'Environnement et du patrimoine, le site de Rosia Montana abritant de vastes galeries minières romaines.
J'ai reçu la semaine dernière la réponse de la Hongrie au sujet du projet de Rosia Montana. Elle n'est pas d'accord avec l'utilisation de cyanure. C'est une position de principe, a déclaré le ministre de l'Environnement roumain.
La Hongrie donne son avis en vertu de la convention d'Espoo qui prévoit consultation et information des pays voisins sur les projets pouvant avoir un impact transfrontière important sur lenvironnement.
En janvier 2000, 100.000 mètres cubes d'eau mélangée à du cyanure s'étaient déversés d'un lac de décantation d'une mine d'or de Roumanie, exploitée par une société australo-roumaine, polluant gravement les rivières Somes, Tisza et le Danube en Hongrie.
M. Borbely a précisé que la position hongroise ne bloquait pas l'avancement de l'étude d'impact en cours au sein du ministère de l'Environnement afin de décider si le projet peut ou pas bénéficier d'une autorisation.
Cette étude d'impact devrait encore durer des mois, a précisé M. Borbely.
Il a rappelé qu'il donnerait son feu vert au projet seulement s'il était convaincu à 100% qu'il est en concordance avec les meilleures pratiques de l'Union européenne.
Le ministère de la Culture roumain a récemment délivré un certificat de décharge archéologique nécessaire à la compagnie RMGC.
Cette décision a suscité de nombreuses protestations d'historiens, architectes et archélogues ainsi que d'une partie des habitants de Rosia Montana opposés à la mine.
(©AFP /
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