06 août, 2011

La France a une "totale confiance" dans la solidité de l'économie américaine

François Baroin se veut rassurant après le coup de tonnerre de la dégradation de la note souveraine de la dette des Etats-Unis.

François Baroin (Sipa) François Baroin (Sipa)

Après l'annonce de l'abaissement par Standard & Poor's de la note américaine, privée pour la première fois de son triple "A", les réactions sont nombreuses dans le monde, samedi 6 août.

La France "a une totale confiance dans la solidité de l'économie américaine", a ainsi assuré le ministre de l'Economie François Baroin, premier responsable européen à réagir au coup de tonnerre de la dégradation de la note souveraine de la dette des Etats-Unis.

"La France a une totale confiance dans la solidité de l'économie américaine et ses fondamentaux, ainsi que dans la détermination du gouvernement américain à mettre en oeuvre le plan (ndlr, de réduction des déficits) qui a été approuvé par le Congrès cette semaine", a déclaré François Baroin à l'AFP.

Plus tôt, l'agence officielle Chine nouvelle a affirmé que Pékin "a désormais tous les droits d'exiger des Etats-Unis qu'ils s'attaquent à leur problème structurel de dette".

"Les jours où l'oncle Sam, perclus de dettes, pouvait facilement dilapider des quantités infinies d'emprunts de l'étranger semblent comptés", a ajouté l'agence.

De loin le plus grand créancier des Etats-Unis, la Chine a accueilli durement l'adoption du plan qui a évité un défaut de paiement aux USA. Pékin estime en effet que les problèmes de leur dette souveraine demeurent non résolus.

"Dépendance aux dettes"

L'abaissement de la note américaine est un nouveau "coup de semonce", a par ailleurs prévenu Chine nouvelle dans des termes particulièrement sévères sur l'état des finances du gouvernement américain.

"Afin de soigner leur dépendance aux dettes, les Etats-Unis doivent rétablir le principe de bon sens selon lequel il faut vivre selon ses moyens", poursuit l'agence chinoise.

Si Washington n'effectue pas des coupes importantes dans ses "dépenses militaires gigantesques" ainsi que dans ses "coûts surgonflés d'aide sociale", l'abaissement de la note effectué par Standard & Poor's ne sera que le "prélude à d'autres abaissements dévastateurs de la note" américaine, a enfin prévenu Pékin.

Dire "l'horrible vérité"

L'agence de notation financière chinoise Dagong, qui n'a pas la crédibilité ni l'importance de ses concurrentes anglo-saxonnes, avait de son côté abaissé mercredi la note de la dette souveraine des Etats-Unis, de A+ à A avec une perspective négative.

"Désormais S&P a prouvé que son homologue chinoise n'avait rien fait d'autre que de dire l'horrible vérité aux investisseurs du monde entier", a ainsi réagi Chine nouvelle.

Les réserves de change de la Chine, les plus importantes au monde, ont atteint 3.197 milliards de dollars fin juin, en augmentation de 30,3% sur un an, selon la banque centrale. La Chine détenait en mai quelque 1.160 milliards de dollars de bons du Trésor américains.

Le Japon confiant

De son côté, le Japon a renouvelé sa confiance dans les bons du Trésor américain. Sa stratégie d'achats de ces bons restent inchangée en dépit de l'abaissement de la note américaine, ont déclaré samedi des responsables gouvernementaux ayant requis l'anonymat à l'agence Dow Jones.

Le Japon a investi la plupart de ses réserves de changes dans des bons du Trésor américain et est le deuxième plus important créancier des Etats-Unis, après la Chine.

Le gouvernement japonais est intervenu jeudi sur le marché des changes pour affaiblir le yen qui approche de son plus haut niveau face au dollar depuis 1945. Ce qui menace le redémarrage de l'économie affectée par le séisme du 11 mars.

Le quotidien économique Nikkei évalue à 4.000 milliards de yens le montant total mis sur la table par les autorités japonaises (36 milliards d'euros, au taux de change de vendredi).

Le Nouvel Observateur - AFP

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