17 août, 2011

CRISE DE LA DETTE L’Afrique sera peu touchée

La crise de la dette qui secoue les Etats Unis et la zone euro n’aura pas de grands effets sur le continent africain. C’est l’analyse de la directrice Afrique de l’Ouest et du centre de la Société financière internationale(Sfi), filiale de la Banque mondiale. Yolande Duhem faisait face à la presse, ce mardi 16 août, pour faire le bilan de son organisation pour l’année fiscale 2011.


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Le continent africain est moins vulnérable aux effets de la crise de la dette qui affecte les Etats-Unis et la Zone euro. C’est la conviction affichée par la directrice du bureau Afrique de l’Ouest et du centre de la Société financière internationale(Sfi), bras armé de la Banque mondiale et spécialisé dans l’appui au secteur privé. Se fondant sur l’expérience accumulée durant son séjour en Amérique latine, Mme Yolande Duhem a affirmé que l’impact de la crise sera moindre en Afrique car « les investisseurs refroidis par ce qui se passe en Europe et en Amérique vont être poussés à diversifier leurs zones », a-t-elle dit. En effet explique Mme Duhem « Avec son taux de croissance et son positionnement stratégique en termes de diversification, l’Afrique va moins souffrir de la crise financière. Et tant qu’elle restera pour les Etats-Unis et l’Europe un continent très important, l’Afrique devrait moins souffrir que d’autres régions », a-t-elle dit.

Mieux, ajoute Mme Duhem, « je pense que nous devrions augmenter nos interventions en Afrique en 2012. » Cette résilience de l’Afrique face à la crise tient également au fait que la plupart des investissements sur le continent proviennent des pays émergents. « En Afrique, la croissance a baissé, mais pas tellement fort. C’est parce qu’il y a plus d’investissements des pays et des régions émergents. », a relevé la directrice régionale de la Sfi.

Selon elle, « il n’y aura pas de ralentissement des affaires au Sénégal », en dépit de l’instabilité qui sera occasionnée par la période électorale et la présidentielle de 2012. Cet optimisme affiché pour l’Afrique trouve ses raisons dans le fait que selon Mme Duhem, « l’Afrique est un continent d’opportunités. Elle se trouve aujourd’hui au niveau où se situait l’Asie il y a vingt ans, avec un fort potentiel de transformation. »

Malgré tout, des défis restent à être relevés et ils portent surtout sur l’environnement des affaires et les infrastructures, notamment l’électricité.

Sur l’environnement des affaires, « des réformes de l’Ohada devraient permettre à 16 pays francophones de dépasser leur niveau de progression actuel », a dit Mme Duhem.

A titre de comparaison la directrice régionale de la Sfi convoque la production énergétique de l’Espagne, avec ses 50 millions d’habitants, qui représente la totalité de la production de l’Afrique subsaharienne qui, compte près de 800 millions d’habitants.

C’est ce qui justifie que dans ses stratégies la filiale privée de la banque mondiale veut inviter le secteur privé à une plus grande participation dans le secteur de l’électricité et les infrastructures, comme elle l’a fait en accompagnant le partenariat public privé dans le cadre de l’autoroute à péage au Sénégal.

Globalement, la société financière internationale a dépassé pour la deuxième année consécutive, la barre des 2 milliards de dollars américains. Pour 2011, l’Afrique a reçu environ 2,21 milliards de dollars qui couvrent 31 pays africains. Au Sénégal, la société a investi pour 4 projets un montant de 4 milliards de francs Cfa.

La plus grosse part de ce financement a été destinée à l’autoroute à péage pour un montant 22,5 millions d’euros. Un financement destiné à facilité la mobilité urbaine pour faciliter l’accès à la capitale, poumon économique, car « l’état défectueux des infrastructures routières coûtent au Sénégal 4,6% de son produit intérieur brut annuel.» En sus de ce partenariat public privé, la Sfi a investi dans le microcrédit à Saint louis, à travers une souscription au capital de Saint Louis micro finance et en milieu urbain en octroyant un prêt de 2 milliards de francs Cfa à Microcred Sénégal.

En plus de l’assistance financière, la société s’investit dans les services conseils. C’est dans ce cadre qu’elle accompagne 16 pays de l’Afrique francophone dans l’amélioration de l’environnement des affaires, par la création d’un cadre juridique unique. C’est ainsi que deux actes uniformes ont été adoptés par le conseil des ministres de l’Ohada en 2010 et introduisant des innovations et des améliorations. Lesquelles innovations « devraient permettre un accès facilité au crédit et un développement du secteur privé formel. »

sudonline.sn

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