13 août, 2011

Brésil: une juge qui combattait la mafia assassinée à Rio

RIO DE JANEIRO - Une juge brésilienne de 47 ans, Patricia Acioli, connue pour agir avec rigueur contre le crime organisé à Sao Gonçalo, une ville située de l'autre coté de la baie de Rio, a été assassinée par balles vendredi à l'aube, a indiqué la police.

La juge a été victime d'une embuscade, sa voiture a reçu 21 balles, a déclaré à la presse le commissaire Felipe Ettore en charge de l'enquête.

Selon des témoins, la voiture de Patricia Acioli, mère de trois enfants, a été interceptée quand elle arrivait chez elle, à Niteroi, ville voisine de Sao Gonçalo, par deux motos et deux voitures dont les occupants encagoulés ont tiré avant de prendre la fuite.

La maison où elle habitait disposait de caméras vidéos dont les images étaient analysées par les enquêteurs.

Les autorités judiciaires ont indiqué que la juge avait bénéficié d'une protection policière entre 2002 et 2007 mais qu'elle n'avait pas renouvelé sa demande depuis, en dépit de plusieurs menaces de mort.

Le Conseil national de la Justice du Brésil estime que 87 juges sont menacés dans tout le pays.

C'est un cas typique d'intimidation contre une juge courageuse, c'est un défi à l'ordre public et à l'Etat de droit, a déploré le gouverneur de Rio, Sergio Cabral.

La justice de Sao Gonçalo ne se laissera pas intimider, a-t-il ajouté.

Dans la liste des condamnations de cette juge du 4è tribunal de Sao Gonçalo figuraient des miliciens (groupes para-militaires) et des mafieux du secteur des transports illégaux et du trafic de combustibles.

Elle avait notamment condamné des membres de la police militaire accusés d'avoir exécuté onze personnes à Sao Gonçalo.

Longtemps considérées comme un moindre mal que les trafiquants, les milices - formées de pompiers, gardiens de prison, policiers et ex-policiers - sont des réminiscences des escadrons de la mort qui poursuivaient et assassinaient les opposants à la dictature (1964-85).

Aujourd'hui, ces milices supplantent les narcotrafiquants dans les favelas de Rio où elles entrent en offrant leur soi-disant protection aux habitants contre une taxe de sécurité.


(©AFP /

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