08 juillet, 2011

Syrie: le soutien équivoque de Bernard-Henri Levy

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Bernard-Henri Levy est connu de tous les Français, mais cela ne suffit pas à ce brillant intellectuel, inventeur du concept "islamofasciste".

Après la Libye, le voilà qui s'occupe de la Syrie, comme si ce vieux pays n'attendait que lui. Illico, il s'en empare, décide qui et quoi et réunit tout ce qu'il peut d'amis, de connaissances, complices et pique-assiettes lundi dernier à Paris.

Un cocktail, tout le monde le sait, est ce qui se fait de plus chic en matière révolutionnaire...

Les rebelles, les vrais, ceux qui sont dans les rues de Homs ou d'ailleurs ont vite compris le sens de la manœuvre. Un ami d'Israël peut-il être un ami des arabes en général et des Syriens en particulier ? Et dénoncent cette agitation médiatique sinon mondaine.

A Paris, une grande partie des opposants a refusé l'invitation de lundi dernier, ceux qui s'y sont retrouvés ont directement senti le piège et la duperie qui va avec.

Car, comme d'habitude, cet « SOS Syrie » était un podium pour la seule et unique vedette de la soirée: BHL himself !

Avec, en première partie Bernard Kouchner, le ministre le plus proche d'Israël que la République ait connu, Fadela Amara, habituée des lieux où elle s'abstient de causer, Jane Birkin dont le seul titre de gloire fut, jadis, la promotion des seins minuscules, Bertrand Delanoë, à propos duquel tout commentaire est inutile, André Glucksmann qui est philosophe, fut maoïste et expie en encensant le libéralisme mondialiste, Israël, les États-Unis et les vices qui vont avec.

Soutien des plus ambigus, donc et dénoncé par les rebelles syriens qui rappellent que pour BHL, l'indignation est toujours à sens unique.

Ainsi, après le massacre de Jenine, en Palestine, BHL déclare ex cathedra que « l'armée israélienne est la plus humaine du monde », quand cette même armée « si humaine » bombarde Gaza avec des bombes à l'uranium appauvri, ce ne sont que des « dommages collatéraux » et « inévitables ».

Dont acte, comme l'a fait Suhair Atassi, une figure de l'opposition syrienne: « celui qui se fait l'ennemi des droits d'un peuple ne peut prétendre soutenir une révolution fondée sur les mêmes droits ». Et de mettre en exergue ce télégramme de BHL à Netanyahou, assurant ce dernier de la volonté des rebelles libyens de normaliser leurs relations avec Israël, et ce nonobstant le démenti cinglant des intéressés.

Bref, le rendez-vous de Paris fut surtout celui des dupes qui ont constaté que BHL ne roule que pour Israël... et lui !

A Damas, ce type de manœuvre n'a jamais pris. Nous savons, avec Bachar El Assad, que les évènements de Syrie sont une provocation israélo-étasunienne destinée à déstabiliser le pays et, par ricochet, son allié l'Iran.

Le peuple syrien qui sait ce qu'il en est de cette mise en scène soutient, dans son immense majorité, l'équipe gouvernementale. Des manifestations de sympathie au régime ont lieu tous les jours dans les rues de Damas, dont la presse occidentale, bien sûr ! Ne parle pas.

Le jeu des Etats-Unis et de leurs alliés tellement clair, que les rebelles syriens ont expressément adressé une supplique à BHL: « Monsieur Levy, épargnez aux Syriens votre soutien ».

Nous doutons qu'il obtempère...

lepost.fr

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