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Photo: AFP/Florent Marcie Les rebelles entrent à Goualich, à 50 km au sud-ouest de Tripoli. |
La Chambre des représentants des États-Unis a maintenu son financement de la mission en Libye, jeudi, tout en limitant la capacité de Washington à aider les opposants au régime libyen.
À 229 contre 199, les élus ont d'une part rejeté un amendement visant à bloquer les fonds consacrés à la mission militaire pour l'année fiscale 2012, qui s'amorce en octobre de cette année.
Ils ont cependant voté en faveur d'un amendement distinct interdisant au Pentagone de fournir aux rebelles de l'équipement et de l'entraînement militaires, et même de leur offrir du soutien et des conseils concernant des activités militaires. Le projet, présenté par un démocrate et un républicain, a été adopté à 225 voix contre 201 par une Chambre divisée au-delà des lignes partisanes.
L'administration Obama n'avait pas exprimé formellement une quelconque intention d'armer les rebelles libyens, mais la secrétaire d'État, Hillary Clinton, avait indiqué en mars dernier que cela serait légitime au regard des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. La France a de son côté indiqué la semaine dernière qu'elle avait fourni des fusils-mitrailleurs et des lance-roquettes aux opposants de Kadhafi.
Les votes doivent passer par le Sénat, qui devrait offrir une forte opposition à l'amendement limitant l'aide aux rebelles, avant d'aboutir sur le bureau du président Barack Obama.
À la fin du mois dernier, la Chambre des représentants a infligé un revers symbolique au président américain, en rejetant un texte autorisant l'intervention militaire.
Les coûts des guerres en Afghanistan et en Irak, dépassant 1000 milliards de dollars, ont amené bon nombre d'élus à s'opposer à l'ouverture d'un nouveau front. Plusieurs jugent en outre inconstitutionnelle la décision du président Obama de lancer une mission militaire sans l'autorisation de la Chambre.
Les rebelles progressent vers Tripoli
Sur le terrain, les rebelles, soutenus par les frappes de l'OTAN, ont par ailleurs progressé vers Tripoli à partir des montagnes du sud et de l'enclave côtière de Misrata.
Au deuxième jour de leur offensive dans l'ouest de la Libye, ils ont réussi à repousser les pro-Kadhafi de plusieurs kilomètres et à s'emparer du hameau de Goualich, dans les montagnes berbères au sud de Tripoli, qui demeure un bastion du régime.
Les insurgés cherchent désormais à prendre le contrôle de Bir Al-Ghanam et de Gharyane, sur le chemin de la capitale.
Alors que le conflit s'enlisait, les insurgés ont déclenché leur attaque mercredi après avoir selon eux reçu « le feu vert » de l'OTAN. Celle-ci a confirmé que les rebelles avaient pris l'initiative dans l'ouest, mais a souligné que les pro-Kadhafi étaient en train de se regrouper, de se réarmer et de contre-attaquer dans cette région.
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Photo: AFP/Florent Marcie Les rebelles ont capturé des mercenaires d'origine africaine à Goualich. |
Des mercenaires ont été faits prisonniers pendant les combats, a constaté l'AFP. Certains ont affirmé être originaires du Ghana et du Mali.
Parallèlement, les rebelles de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, ont affirmé avoir progressé vers l'ouest, s'approchant de Zliten.
L'Alliance atlantique a de son côté annoncé avoir intensifié ses bombardements dans l'ouest, ayant comme objectifs des cibles entre les montagnes berbères de Nefoussa et Misrata. Mercredi, les avions de l'OTAN ont fait 140 sorties, dont 57 avec des cibles à atteindre, notamment « des équipements militaires de ravitaillement » qui permettaient aux pro-Kadhafi de s'approvisionner en carburant à Brega, la position en son contrôle la plus à l'est.
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Carte de la Libye |
Radio-Canada.ca avecAgence France Presse, Reuters et Washington Post
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