04 juillet, 2011

Nucléaire: l'Inde veut obtenir des transferts de technologies

NEW DELHI - L'Inde pourrait fermer l'accès à son marché nucléaire aux entreprises du secteur qui refuseraient de s'engager à tout transfert de technologies dans le cadre de la vente de réacteurs, selon la menace à peine voilée du ministre indien des Affaires étrangères dimanche.

Nirupama Rao a exprimé cette volonté lors d'un entretien diffusé à la télévision dimanche, alors qu'il était interrogé sur les nouvelles orientations du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG) pour l'enrichissement d'uranium et la technologie de retraitement.

Des entreprises françaises, russes, américaines et japonaises se disputent un marché nucléaire indien estimé à 175 milliards de dollars.

M. Rao a sous-entendu que le paramètre concernant les transferts de technologies pourrait être un facteur déterminant dans l'obtention des contrats en Inde. Il y a des leviers sur lesquels nous pouvons agir de notre côté, a estimé le ministre, ajoutant que l'Inde défendra ses intérêts jusqu'au bout.

Actuellement, moins de 3% de l'électricité indienne est d'origine nucléaire, mais ce chiffre pourrait monter à 13% d'ici 2030 et 25% d'ici 2050.

Le géant français Areva a déjà signé un accord de l'ordre de 7 milliards d'euros pour fournir ses premiers réacteurs EPR à l'Inde.

L'ouverture du pays au nucléaire date de l'été 2008 lorsque la communauté internationale a décidé de lever un embargo de 34 ans sur le commerce mondial dans le nucléaire civil avec l'Inde, puissance atomique militaire qui a toujours refusé de signer le Traité de non prolifération (TNP).

Grâce à un régime dérogatoire accordé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et le Groupe des 45 pays fournisseurs de technologies nucléaires (NSG), l'Inde a pu signer depuis septembre 2008 des accords politiques de coopération dans le nucléaire civil avec Paris, Washington et Moscou.

La troisième puissance économique d'Asie, qui opère 20 réacteurs nucléaires générant 4.780 mégawatts (MW), cherche à se doter de 63.000 MW supplémentaires d'ici 2032. Selon les experts, ces investissements sont estimés à 100 milliards d'euros.

AREVA


(©AFP /

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