23 juillet, 2011

Norvège : un carnage aux motivations politiques ?

Le suspect serait "fondamentaliste chrétien". Ses traits politiques "pencheraient vers la droite" et seraient "antimusulmans".

Norvège : un carnage aux motivations politiques ?

Oslo est sous le choc après la double attaque de vendredi. © Thomas Winje / AFP

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Au lendemain de la double attaque meurtrière en Norvège, les mobiles du suspect restent un mystère mais les premiers éléments disponibles tracent le portrait d'un "fondamentaliste chrétien" de droite, amateur de chasse et de jeux vidéo, qui aurait flirté avec l'extrême-droite. Arrêté vendredi après l'explosion d'une bombe et une fusillade qui ont fait au moins 91 morts, l'auteur présumé des faits a été présenté par les enquêteurs comme un Norvégien "de souche", de 32 ans et jusqu'alors inconnu des services de police.

Selon les médias, il s'agit d'Anders Behring Breivik, un jeune homme à la chevelure blonde mi-longue et aux yeux perçants si l'on en croit la photo de son profil Facebook, une information que la police refuse de confirmer pour les besoins de l'enquête. Sur la foi des informations qu'il a postées sur l'internet, le suspect est un "fondamentaliste chrétien", a dit Roger Andresen, un responsable de la police d'Oslo, en précisant que ses opinions politiques versaient "à droite" sans plus de précisions.

Mobiles flous

A ce stade, les enquêteurs disent cependant ne pas connaître les mobiles du crime le plus sanglant à frapper la Norvège depuis la Seconde guerre mondiale. "Il a certains traits politiques penchant vers la droite et antimusulmans mais il est trop tôt pour dire si cela a été un motif pour son geste", a pour sa part déclaré le commissaire de police, Sveinung Sponheim, à la télévision publique NRK. Espacées d'environ une heure, les attaques semblent avoir visé le parti travailliste au pouvoir.

L'explosion a d'abord frappé le bureau du Premier ministre Jens Stoltenberg --qui ne s'y trouvait pas-- et les ministères environnants, puis le suspect a ouvert le feu sur un rassemblement de la jeunesse travailliste à une quarantaine de kilomètres de là. Sur son profil Facebok, Behring Breivik se dit "conservateur", "chrétien" et intéressé par la chasse. "Célibataire", il s'y présente aussi comme directeur de Breivik Geofarm, une ferme biologique qui aurait pu lui donner accès à des produits chimiques susceptibles d'être utilisés pour la confection d'explosifs.

Plusieurs armes

Les médias norvégiens le présentent pêle-mêle comme "appartenant aux milieux d'extrême-droite", "nationaliste" ou encore "franc-maçon" et propriétaire de plusieurs armes, dont un fusil automatique. Ses interventions sur le site www.document.no témoignent de vues nationalistes et de son hostilité à une société multiculturelle même s'il y rejette aussi le nazisme. "En comparaison à d'autres pays, je ne dirais pas que nous avons de gros problèmes avec les extrémistes de droite en Norvège", a estimé samedi le chef du gouvernement, interrogé sur l'importance de la droite radicale dans le pays scandinave.

M। Stoltenberg a toutefois relevé l'existence de groupuscules suivis de près par les services de police. Dans un rapport d'évaluation des risques paru en février, la sécurité intérieure disait ne pas considérer l'extrême-droite comme une "menace sérieuse". Sur son compte Twitter, Behring Breivik n'a posté qu'un seul message remontant au 17 juillet et qui est une citation du philosophe anglais John Stuart Mill: "Une personne avec une croyance a autant de force que 100.000 personnes qui n'ont que des intérêts". Ouvertes à la consultation publique en Norvège, les listes fiscales montrent qu'il n'avait aucun revenu pour l'année 2009 et des sommes extrêmement modiques lors des années précédentes.

Le Point.fr

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