Nouvelle Planète, basée à Lausanne, vient en aide depuis 25 ans aux pays sous-développés et en développement via des projets, des jumelages ou des camps.
© Nouvelle Planète
Depuis 25 ans, l’ONG suisse Nouvelle Planète (cliquez ici) vient en aide aux pays du Sud par des projets, des jumelages ou des camps. Un engagement pour l’amélioration de la situation des populations «de la base» tout en préservant l’environnement, bien avant que le développement durable devienne à la mode, selon son directeur.
L’ONG a dû s’adapter à la globalisation. «On est partis il y a 25 ans avec des lettres qui mettaient au moins deux semaines à parvenir aux bénéficiaires au Sud. Et maintenant, (...) les personnes du Nord peuvent demander des informations précises très rapidement» à celles du Sud, dit dans un entretien à l’ats le directeur de Nouvelle Planète, Philippe Randin.
Spécificité de l’ONG, les projets sont notamment mis en oeuvre par des camps de trois semaines prévus à chaque fois pour une quinzaine de personnes. Ce type d’échanges permet «de se démarquer d’autres organisations», selon M. Randin qui parle d’une concurrence «pas méchante» entre ONG de développement.
Des classes scolaires, des groupes de scouts ou des particuliers se manifestent et sont encadrés pendant huit mois avant leur départ sur un théâtre d’opération. D’un seul camp il y a 25 ans, le rythme actuel atteint 20 camps annuels, dont une quinzaine pour les jeunes dès 17 ans et cinq à six pour les adultes.
Forêt ou femmes
«Au moment du départ, les gens sont motivés. Ils ont bien compris dans quoi ils s’engageaient», estime M. Randin, qui a repris en 1994 le flambeau de son père, fondateur de l’ONG en 1976 avec l’encouragement de quelques amis. En revanche, des divergences au sein de groupes ont parfois «pourri un petit peu l’ambiance sur place», reconnaît-il.
Parmi les programmes, l’ONG aide notamment les Indiens d’Amazonie tout en protégeant la forêt. Elle insiste aussi sur l’éducation bilingue et interculturelle. Dans les pays du Sahel, elle améliore aussi la situation de groupements de femmes avec des projets comme le séchage de fruits avec l’énergie solaire, l’apiculture ou la fabrication de savon.
«Il faut que les gens sur place aient envie de faire quelque chose pour l’environnement pour que ça marche», dit M. Randin. Les projets sont prévus sur deux ou trois ans. Un suivi est mis en place mais le projet doit pouvoir «tourner tout seul».
Quelque 2500 personnes
Dans les prochaines années, les thèmes liés à l’eau et les minorités ethniques seront importants pour Nouvelle Planète. L’ONG s’inspire de la pensée du médecin français Albert Schweitzer.
Parmi les quelque 2500 personnes qui ont participé à une opération de l’ONG à l’étranger, certaines prolongent ensuite leur engagement, par exemple à la Direction du développement et de la coopération (DDC) ou dans d’autres ONG. La directrice générale de la section suisse d’Amnesty International (AI), Manon Schick, avait 16 ans lorsqu’elle est partie au Burkina Faso avec Nouvelle Planète.
«C’était mon premier voyage en dehors de l’Europe. (...) Je partais avec l’illusion de la personne qui pense qu’on va sauver l’Afrique», a-t-elle confié. Quelques briques d’une école avaient été posées. Mais Mme Schick retient surtout l’échange interculturel, un «tourisme utile» qui lui a valu plusieurs amitiés et d’autres séjours personnels plus tard dans ce pays.
Quatre millions de francs
«Les personnes sur place ont des idées sur comment elles peuvent sortir de la pauvreté ou lutter contre un régime autoritaire», dit- elle. Elle a appris l’importance de l’implication des personnes concernées dans la recherche de solutions durables.
Si les ONG de développement se ciblent sur les populations à la recherche de conditions de vie décentes, son activité actuelle se penche sur celles victimes des régimes autoritaires.
Nouvelle Planète, basée à Lausanne, emploie 4 personnes et est soutenue par de nombreux bénévoles. Le budget atteint 4 millions de francs par an. L’ONG est active dans plus de 20 pays en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Elle finance des projets dans des domaines comme l’environnement l’éducation, la santé, le micro- crédit ou encore la promotion des femmes.
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