19 juillet, 2011

L'ONG romande «Nouvelle Planète» fête ses 25 ans

Nouvelle Planète, basée à Lausanne, vient en aide depuis 25 ans aux pays sous-développés et en développement via des projets, des jumelages ou des camps.

NP.jpg

© Nouvelle Planète

Depuis 25 ans, l’ONG suisse Nouvelle Planète (cliquez ici) vient en aide aux pays du Sud par des projets, des jumelages ou des camps. Un engagement pour l’amélioration de la situation des populations «de la base» tout en préservant l’environnement, bien avant que le développement durable devienne à la mode, selon son directeur.

L’ONG a dû s’adapter à la globalisation. «On est partis il y a 25 ans avec des lettres qui mettaient au moins deux semaines à parvenir aux bénéficiaires au Sud. Et maintenant, (...) les personnes du Nord peuvent demander des informations précises très rapidement» à celles du Sud, dit dans un entretien à l’ats le directeur de Nouvelle Planète, Philippe Randin.

Spécificité de l’ONG, les projets sont notamment mis en oeuvre par des camps de trois semaines prévus à chaque fois pour une quinzaine de personnes. Ce type d’échanges permet «de se démarquer d’autres organisations», selon M. Randin qui parle d’une concurrence «pas méchante» entre ONG de développement.

Des classes scolaires, des groupes de scouts ou des particuliers se manifestent et sont encadrés pendant huit mois avant leur départ sur un théâtre d’opération. D’un seul camp il y a 25 ans, le rythme actuel atteint 20 camps annuels, dont une quinzaine pour les jeunes dès 17 ans et cinq à six pour les adultes.

Forêt ou femmes

«Au moment du départ, les gens sont motivés. Ils ont bien compris dans quoi ils s’engageaient», estime M. Randin, qui a repris en 1994 le flambeau de son père, fondateur de l’ONG en 1976 avec l’encouragement de quelques amis. En revanche, des divergences au sein de groupes ont parfois «pourri un petit peu l’ambiance sur place», reconnaît-il.

Parmi les programmes, l’ONG aide notamment les Indiens d’Amazonie tout en protégeant la forêt. Elle insiste aussi sur l’éducation bilingue et interculturelle. Dans les pays du Sahel, elle améliore aussi la situation de groupements de femmes avec des projets comme le séchage de fruits avec l’énergie solaire, l’apiculture ou la fabrication de savon.

«Il faut que les gens sur place aient envie de faire quelque chose pour l’environnement pour que ça marche», dit M. Randin. Les projets sont prévus sur deux ou trois ans. Un suivi est mis en place mais le projet doit pouvoir «tourner tout seul».

Quelque 2500 personnes

Dans les prochaines années, les thèmes liés à l’eau et les minorités ethniques seront importants pour Nouvelle Planète. L’ONG s’inspire de la pensée du médecin français Albert Schweitzer.

Parmi les quelque 2500 personnes qui ont participé à une opération de l’ONG à l’étranger, certaines prolongent ensuite leur engagement, par exemple à la Direction du développement et de la coopération (DDC) ou dans d’autres ONG. La directrice générale de la section suisse d’Amnesty International (AI), Manon Schick, avait 16 ans lorsqu’elle est partie au Burkina Faso avec Nouvelle Planète.

«C’était mon premier voyage en dehors de l’Europe. (...) Je partais avec l’illusion de la personne qui pense qu’on va sauver l’Afrique», a-t-elle confié. Quelques briques d’une école avaient été posées. Mais Mme Schick retient surtout l’échange interculturel, un «tourisme utile» qui lui a valu plusieurs amitiés et d’autres séjours personnels plus tard dans ce pays.

Quatre millions de francs

«Les personnes sur place ont des idées sur comment elles peuvent sortir de la pauvreté ou lutter contre un régime autoritaire», dit- elle. Elle a appris l’importance de l’implication des personnes concernées dans la recherche de solutions durables.

Si les ONG de développement se ciblent sur les populations à la recherche de conditions de vie décentes, son activité actuelle se penche sur celles victimes des régimes autoritaires.

Nouvelle Planète, basée à Lausanne, emploie 4 personnes et est soutenue par de nombreux bénévoles. Le budget atteint 4 millions de francs par an. L’ONG est active dans plus de 20 pays en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Elle finance des projets dans des domaines comme l’environnement l’éducation, la santé, le micro- crédit ou encore la promotion des femmes.

Douze personnalités romandes dans un village au Burkina Faso

Douze personnalités romandes se rendront dès le 22 juillet pendant près de dix jours dans le village de Samba, au Burkina Faso, pour participer à un projet de Nouvelle Planète. Le directeur de l’ONG qui fête ses 25 ans n’est pas inquiet sur de possibles dérapages parmi les célébrités.

La candidate vaudoise au Conseil national Isabelle Chevalley et le parlementaire valaisan Narcisse Crettenand, respectivement présidente et vice-président d’Ecologie libérale, mais aussi l’ancien conseiller administratif de Cologny (GE) Roger Meylan seront les responsables politiques présents.

Le conseiller d’Etat socialiste vaudois Pierre-Yves Maillard s’était dit très intéressé mais a dû renoncer pour des raisons d’agenda, selon le directeur de l’ONG, Philippe Randin. Nouvelle Planète voulait par ailleurs éviter la concurrence entre responsables politiques si tous les partis étaient représentés.

Matériel prévu

Les animateurs Kaya Güner et Ana Markovic, le Mister Suisse 2008, Olivier Marilier, la dauphine de Miss Suisse en 2010, Sabrina Guilloud ou encore l’ancienne participante de Koh-Lanta Laurence Bitarelli se rendront également au Burkina Faso.

Les autres personnalités sont toutes actives sur les questions énergétiques. Parmi elles figurent le fondateur de l’expédition Planetsolar, Raphaël Domjan, le responsable des énergies alternatives aux Services industriels de Genève (SIG), Philippe Verburgh, l’ingénieure Nathalie Bachmann et la directrice du salon Energissima, Claire Lise Rimaz.

Le groupe logera dans des cases traditionnelles construites par des associations féminines, sans eau courante ni électricité. Des lits, des moustiquaires et des filtres à eau seront acheminés depuis Ouagadougou.

Pompes ou encore poubelles

Les douze personnalités se lèveront assez tôt avec les sons des animaux sur place. Et elles devraient aussi se coucher tôt.
Chacune d’entre elles pourra choisir les activités auxquelles elle souhaite contribuer. Le groupe sera sur place pendant la saison des pluies durant laquelle les familles burkinabé travaillent aux champs. Le projet prévoit aussi la mise en place de poubelles et la sensibilisation à la question des déchets.

Ces Romands pourront encore aider à équiper un dispensaire et une maternité de panneaux solaires ou de pompes pour les puits.
M. Randin n’est pas inquiet sur un scénario du type de l’émission télévisée «La Ferme Célébrités».

«On s’est posé cette question. On a tout fait» pour que la situation ne dérape pas, dit-il. Exceptionnellement, des possibilités de repli sur la capitale ont aussiété prévues en cas de nécessité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire