18 juillet, 2011

Libye: la Russie refuse de reconnaître les rebelles comme autorité

MOSCOU — La Russie refuse de reconnaître le Conseil national de transition (CNT), instance dirigeante de la rébellion libyenne, comme autorité de ce pays à l'instar des Etats-Unis, a déclaré lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

"S'il s'agit de reconnaître le CNT comme seul représentant du peuple libyen, nous ne partageons pas cette position", a déclaré M. Lavrov au cours d'un point de presse.

Les Etats-Unis ont reconnu vendredi le CNT comme "l'autorité gouvernementale légitime" de la Libye, à l'instar de l'ensemble du groupe de contact sur la Libye réuni à Istanbul. Moscou avait décliné une invitation à se joindre à la réunion du groupe de contact, estimant que le Conseil de sécurité de l'ONU était la seule instance légitime dans ce conflit.

Pour la Russie, cette reconnaissance équivaut à "prendre le parti d'une partie en conflit dans la guerre civile", a estimé le chef de la diplomatie russe.

"Les partisans de cette décision sont favorables à une politique d'isolement des forces qui représentent Tripoli et nous sommes traditionnellement contre l'isolement", a-t-il ajouté.

"Nous entretenons des contacts avec Tripoli et avec Benghazi pour qu'ils fassent preuve d'une position constructive et se mettent à la table des négociations", a dit le ministre russe.

Le représentant du président russe pour l'Afrique, Mikhaïl Marguelov, avait effectué le 16 juin un voyage à Tripoli au cours duquel il avait rencontré des membres de la direction libyenne, dont le chef du gouvernement Baghdadi Mahmoudi, mais pas Mouammar Kadhafi.

Il s'était précédemment rendu à Benghazi, le fief des rebelles dans l'est de la Libye, dans le cadre d'une tentative de médiation de la Russie.

"S'il s'agit de reconnaître le CNT et d'autres groupes d'opposition (...) en tant que participants aux négociations, le CNT est sans aucun doute une partie des négociations", a souligné M. Lavrov.

La Russie s'est abstenue avec la Chine lors du vote au Conseil de sécurité de la résolution 1973 qui a permis l'intervention internationale en mars, et a vivement dénoncé les conditions de sa mise en oeuvre, tout en appelant au départ de M. Kadhafi.

Le chef de la diplomatie russe a toutefois exclu la possibilité d'accueillir en Russie le dirigeant libyen en cas de démission.

"Nous avons déjà donne notre réponse à cette question à maintes reprises, elle est négative", a-t-il déclaré.

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