13 juillet, 2011

Libye, Afghanistan, Côte d'Ivoire... l'armée est-elle en surchauffe ?

Alors que les parlementaires viennent de prolonger l'intervention française en Libye, le budget de l'armée est tendu.

Avion de chasse français - Montage Lepost d'après Reuters
Avion de chasse français - Montage Lepost d'après Reuters | REUTERS/© Alessandro Garofalo / Reuters

L'appareil militaire serait "au taquet", dixit le ministre de la Défense Gérard Longuet lui-même mais "nous ne sommes pas en surchauffe", promet le chef d'Etat-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, dans Les Echos, mercredi.

Et pourtant, il reconnaît lui-même que "nous subissons actuellement trois phénomènes : la multiplication des "Opex", les opérations extérieures, une contrainte financière forte et un chantier de transformation énorme. Et, pour la première fois depuis 1962, nous devons faire face à ces contraintes de façon simultanée ! L'ensemble du système est donc forcément sous tension."

Un budget en roue libre

En effet, l'année dernière, un peu moins de 9.000 hommes étaient engagés en opération. Cette année, ils sont 13.000. 4.300 sont en Libye, 4.000 sont toujours en Afghanistan et dans la région, 1.300 au Liban, 900 en Côte d'Ivoire...

Le député de la Manche, Bernard Cazeneuve, a averti que les 630 millions d'euros budgétés pour les opérations extérieures en 2011 ne suffiraient pas et que les dépenses s'élèveront plutôt à un milliard d'euros. Valérie Pécresse, nouvelle ministre du Budget, a déclaré au Journal du dimanche que la guerre en Libye avait coûté jusque-là 160 millions d'euros. "Le budget de la Défense est de 40 milliards. Nous pouvons l'absorber."

Le député UMP, Louis Giscard d'Estaing, prévient dans La Tribune que "l'opération française en Libye n'était en rien budgétée".

"Suractivité" pour le matériel

Outre l'aspect financier, il y a toute l'intendance à gérer.

La période est à la "suractivité" comme l'a dit le chef d'état-major de la marine, l'amiral Pierre-François Forissier, cité par Le Monde. "Pendant que la marine et l'armée de l'air remplissent leur mission en Libye, la formation des jeunes pilotes est arrêtée", indique le quotidien du soir.

Il explique également que l'unique porte-avions français devra rester au port en 2012 pour renouveler les équipements et rattraper le retard accumulé sur le planning de formations sur le Charles-de-Gaulle. A l'arrière du front, les matériels manquent pour l'entraînement. Le Post vous signalait déjà mi-juin que les équipages étaient épuisés.

Retrait progressif d'Afghanistan

"Il faut savoir finir une guerre", a déclaré Nicolas Sarkozy en Afghanistan mardi, avant d'expliquer qu'un quart des troupes françaises sera retiré de ce pays avant la fin 2012. Ce qui permettra aux forces françaises de souffler un peu.

En attendant, on nous signale dans l'oreillette qu'on a trouvé des militaires disponibles pour défiler le 14 juillet. Tout n'est pas perdu.

Sources : La Dépêche.fr, Les Echos, Le Journal du dimanche, La Tribune (payant), Le Monde, Le Progrès

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire