01 juillet, 2011

Des Guinéens de Conakry "déçus" après la libération de DSK

CONAKRY (© 2011 AFP) - Des Guinéens de Conakry se sont retrouvés "déçus" après la levée de l'assignation à résidence de l'ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, accusé d'agression sexuelle par une femme de chambre guinéenne: DSK a bénéficié de sa "puissance financière", selon eux.
Des Guinéens de Conakry "déçus" après la libération de DSK

© AFP Don Emmert. Dominique Strauss-Kahn (C) et sa femme Anne Sinclair quittent le tribunal de New York, le 1er juillet 2011

La présidente du Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires de Guinée (REFAM/G), Makalé Traoré, a exprimé sa déception après la décision de la justice américaine de libérer DSK sur parole.

"Je suis déçu et profondément choqué par la tournure de cette affaire qui risque d'envoyer" l'accusatrice de DSK "au tapis", déclare pour sa part Souleymane Diallo, agent de banque et responsable syndical. Car "DSK n'est pas n'importe qui", ajoute-t-il.

Pour Mariama Kourouma, secrétaire de direction au port de Conakry, "le sexe faible est toujours un sexe faible sinon DSK serait destiné à être pour le reste de sa vie derrière les barreaux".

"La dimension internationale qu'a pris cette affaire n'avait aucune chance de tourner en faveur de la jeune Guinéenne victime d'agression sexuelle et qui n'a pas été soutenue par son pays ni par aucune ONG locale", explique de son côté Hadja Aye Bobo Souaré, directrice d'une entreprise de confection.

La victime présumée est "la grande perdante dans cette affaire qui risque de lui coûter la vie si elle n'a pas un psychologue auprès d'elle", ajoute-t-elle.

"Ce scénario était envisageable simplement parce que la puissance financière et relationnelle" de DSK "allait faire la différence", selon un habitant de Conakry.

La victime présumée, âgée de 32 ans, est "une marionnette à la solde du diable. Si elle est déboutée, elle n'aura que ses yeux pour pleurer", affirme de son côté Moussa Kaba, l'un des rares à défendre DSK.

La justice américaine a décidé vendredi de libérer DSK sur parole mais sans abandonner les poursuites pour crimes sexuels.

Un mois et demi après l'arrestation à New York de l'ancien favori de l'élection présidentielle française, le juge Michael Obus a levé l'assignation à résidence de DSK, à la demande du procureur, qui a établi que l'accusatrice avait fait un récit "erroné" de l'agression présumée.

Les enquêteurs soupçonnent également la jeune femme d'implication dans des activités criminelles tels que trafic de stupéfiants et blanchiment d'argent.

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