07 juin, 2011

S.E.M. Emmanuel Beth, ambassadeur de France au Burkina : « Je déplore franchement l’attitude des militaires »

A la sortie de l’audience que lui as accordée le Premier ministre Luc Adolphe TIAO ce 6 juin, l’ambassadeur de France au Burkina, S.E.M ; Emmanuel Beth, militaire lui-même, n’est pas passé par quatre chemins pour désapprouver le comportement des militaires burkinabè qui se sont récemment mutinés. Verbatim

J’ai eu la grande joie de rencontrer ce jour monsieur le ministre. C’est notre première rencontre depuis qu’il a pris ses fonctions. C’était une prise de contact et l’occasion d’évoquer les différents projets que nous avons ensemble notamment sur l’essentiel de la coopération, qu’elle soit civile ou militaire. Mais nous avons parlé d’autres sujets tel que la situation nationale.

J’ai été très satisfait de le rencontrer à nouveau parce que je le connaissais depuis qu’il était à Paris. Nous avons beaucoup parlé de coopération. Vous savez que la France est un bailleur important au Burkina au travers de l’Agence française de développement et au travers de coopérations plus conventionnelles. Donc je lui ai redit que la France est disposé à accompagner le Burkina Faso y compris dans le contexte actuel. On n’abandonne pas son ami dans les moments difficiles. Nous saluons l’action du gouvernement dans le cadre des réformes envisagées, du dialogue conduit aujourd’hui de façon à accompagner les questions qui se posent et qui seront traitées dans la durée.

Sachez que je déplore franchement l’attitude des militaires. Un militaire doit servir son pays et le défendre et ne doit pas utiliser ses armes contre son peuple ; même s’il y a des difficultés.

Les militaires, les commerçants les professeurs, les magistrats, les femmes ; chaque couche peut avoir des difficultés. Mais je crois que seul un dialogue construit, efficace et positif peut les résoudre. Je regrette qu’une minorité de militaires utilise ces méthodes et j’espère que dorénavant la priorité sera donnée au dialogue et à une attitude positive.

Propos recueillis par Sidwaya

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