03 juin, 2011

Ratko Mladic comparaît devant le TPIY


Ratko Mladic n'a pas enregistré de plaidoyer après la lecture de l'acte d'accusation.

Photo: AFP/Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie

Ratko Mladic n'a pas enregistré de plaidoyer après la lecture de l'acte d'accusation.

L'ancien chef militaire militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, a comparu pour une première fois vendredi devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

Il n'a pas enregistré de plaidoyer aux 11 chefs d'accusations de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide qui pèsent sur lui. Il reviendra devant le tribunal le 4 juillet.

Mladic, 68 ans, a cependant hoché la tête pendant la lecture de l'acte d'accusation, qualifiant d'« ignobles » les charges énoncées à son encontre.

J'ai défendu mon peuple et mon pays

— Ratko Mladic

« Je suis un homme extrêmement malade, j'ai besoin d'un peu plus de temps pour réfléchir à tout ce qu'elle vient de dire », a-t-il affirmé après la lecture de ses droits par la greffière du tribunal.

« J'étais exposé à un stress très important, je n'ai que peu compris tout ce que cette jeune femme vient de nous lire », a-t-il poursuivi.

« Dans l'infirmerie de l'unité de détention, on m'a apporté 3 classeurs mais je n'ai rien lu de tout cela, je n'ai rien signé non plus, j'étais dans un état si mauvais ».

Son avocat, Aleksandar Aleksic, a déclaré que l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie n'a pas reçu de traitement approprié pendant des années et que sa santé s'était dégradée. Il a affirmé que son client a perdu l'usage d'une main à la suite d'une attaque cérébrale remontant à plusieurs années.

L'ancien chef militaire des séparatistes serbes de Bosnie a demandé et obtenu un huis clos pour pouvoir donner des détails sur son état de santé aux juges.

Mladic est accusé d'avoir orchestré le siège de Sarajevo et le massacre de Srebrenica, au cours duquel près de 8000 hommes et adolescents musulmans ont été exécutés en 1995, deux évènements qui lui valent autant d'accusations de génocide.

Il doit aussi répondre à des accusations de persécutions, extermination, meurtre, déportation, actes inhumains, actes de violence, attaques illégales et prise d'otages, constitutifs de cinq crimes contre l'humanité et de quatre crimes de guerre.

Selon son avocat en Serbie, Ratko Mladic a été opéré et soigné par chimiothérapie en 2009 pour un cancer du système lymphatique. Sa famille affirme en outre qu'il a subi deux attaques cérébrales lors de sa cavale.

Cet argument a été utilisé par la défense la semaine dernière devant le Tribunal serbe pour les crimes de guerre pour tenter de retarder son extradition vers La Haye, mais en vain.

Des femmes qui ont perdu leur mari ou des enfants à Srebrenica ont assisté à l'audience depuis la galerie. Ils ont pu voir Mladic derrière une vitre blindée.

Le procès de Ratko Mladic ne devrait pas débuter avant plusieurs mois, afin que la défense ait le temps de prendre connaissance des éléments de preuve rassemblés par l'accusation.

Le TPIY étudie toujours la possibilité de lier le procès de Mladic à celui de Radovan Karadzic, l'ex-chef politique des Serbes de Bosnie. Ce dernier a été arrêté en juillet 2008 et son procès est en cours.

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Reuters

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