05 juin, 2011

Portugal : élections sur fond de crise

Les Portugais iront voter le 5 juin dans un contexte de crise économique majeure. Les plans d'austérité mis en place par le gouvernement depuis un an n'ont pas permis au pays de remonter la pente. Le déficit public du pays atteint 9,1 % du PIB et sa dette 93 % du PIB. Aux prises avec des échéances inéluctables, le gouvernement a dû faire appel à l'aide financière de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) et se plier à leurs conditions.

Les Portugais, confrontés à une cure d'austérité draconienne, sont moroses. À plusieurs reprises, ils sont descendus dans les rues pour manifester leur mécontentement. Mais, qu'ils élisent le premier ministre sortant, le socialiste José Socrates, ou le social-démocrate Pedro Passos Coelho (de centre-droite), leur sort ne s'améliorera pas de sitôt.

Crise économique

La crise financière internationale de 2007 a exacerbé les faiblesses structurelles de l'économie portugaise, qui peinait encore à s'adapter au passage à la monnaie unique. Croissance molle (la plus faible de la zone euro), manque de compétitivité, endettement extérieur colossal, plusieurs facteurs jouent contre la reprise. Mais c'est la crise des liquidités qui a précipité les événements. Le gouvernement de José Socrates a mis en place une série de mesures pour redresser la situation et éviter d'avoir recours à l'aide financière internationale.

Parmi elles :

  • une réduction de 5 % du salaire des fonctionnaires
  • le gel des retraites
  • le plafonnement des prestations sociales
  • une hausse de deux points de la taxe à la consommation
  • et une nouvelle taxe sur le système financier.

On prévoit également une importante réduction des dépenses d'investissement et la privatisation de dizaines d'entreprises.

Le gouvernement vise une réduction du déficit (qui est actuellement à 8,3 % du PIB) à la limite européenne autorisée de 3 % en 2012.

Crise politique

Le premier ministre démissionnaire José Socrates à son arrivée à Bruxelles

Photo: AFP/Jean-Christophe Verhaegen

Le premier ministre démissionnaire José Socrates à son arrivée à Bruxelles

Après le refus du Parlement d'adopter son quatrième plan d'austérité, le premier ministre José Socrates, en poste depuis 2005, a dû démissionner le 23 mars dernier. Confronté à des échéances inévitables, il s'est résolu, deux semaines plus tard, à demander l'aide du FMI et de l'Union européenne.

En échange d'un prêt de 78 milliards d'euros sur trois ans, le Portugal devra se plier à un programme d'ajustement économique et financier visant à stimuler la création d'emplois et l'amélioration de la compétitivité, en plus d'assainir les finances publiques.

Le Parti social-démocrate (PSD) de Pedro Passos Coelho mène dans les sondages. Les analystes s'attendent à ce qu'il forme un gouvernement majoritaire avec l'appui du Parti populaire (CDS-PP), de droite. Les deux partis ayant accepté les termes du plan d'aide de l'UE, la cure d'austérité devrait se poursuivre au cours des prochaines années.

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